Le Journal de Montreal

Pas de stationnem­ent au CHUM

Le problème risque de perdurer malgré 850 places de plus prévues l’an prochain au nouvel établissem­ent

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Des centaines de patients et de visiteurs du CHUM se butent quotidienn­ement à l’affiche « stationnem­ent complet », dès

8 h le matin. Et il manquera encore des places même après l’ajout d’un second stationnem­ent vers la fin 2020, estiment plusieurs experts.

Un lundi à 9 h du matin, j’ai vu 23 voitures se faire refuser en moins de 20 minutes l’accès au stationnem­ent du Centre hospitalie­r de l’Université de Montréal (CHUM), sur la rue Sanguinet.

« C’est comme ça chaque jour pour des centaines de personnes », se désole un agent de stationnem­ent. Il me précise que le CHUM n’a en ce moment que 500 places, sur le total de 1350 prévu à la fin 2020.

Même s’il y a des stationnem­ents privés aux alentours, ils sont trop éloignés pour des personnes à mobilité réduite, ou encore pire… ils sont pleins, comme en témoigne Linda Bégin. « J’accompagne une dame en marchette et on n’a pas le choix de venir en taxi chaque semaine, c’est 75 $ l’aller-retour », raconte cette bénévole qui ne peut conduire à cause de sa médication.

MANQUE DE PLACE POUR LES PATIENTS

« C’est infernal pour trouver une place sur la rue dans le secteur », témoigne Carole Labelle, dont la fille suit un traitement de chimiothér­apie. Heureuseme­nt, après sa première visite elle a appris que les patients en oncologie, dialyse, fibrose kystique et en greffe ont des places réservées et à tarif réduit.

Constat, « il aurait fallu creuser pas mal plus profond pour combler les besoins de tous les patients et de tous les employés qui n’ont d’autres choix que de venir en auto », estime Claude Talbot, président du syndicat des employés du CHUM. Il se dit outré que près de 40 % des places du stationnem­ent, une fois complété, seront consacrées aux médecins, résidents, cadres, pharmacien­s et chercheurs.

L’ex-dirigeant d’établissem­ents de santé, Julien Michaud, se questionne aussi sur ce point. « Je comprends qu’il faut une place garantie pour les employés sur appel, mais peut-être qu’on pourrait encourager la mobilité active pour les gestionnai­res pour offrir plus de places aux patients », dit l’enseignant à l’École de santé publique.

PAS BESOIN, DIT LE CHUM

Idéalement, il aurait fallu 200 places de plus, pense Diane Brodeur, la présidente du Comité des usagers du CHUM.

Par courriel, une porte-parole du CHUM dit être bien au courant que le stationnem­ent représente un « enjeu réel ». Elle énumère plusieurs solutions proposées : √ Accès direct au métro

√ Lignes d’autobus express √ Stationnem­ent de l’Hôtel-Dieu (à 3 km) avec service de navettes le jour L’administra­tion ajoute que le nombre de places de stationnem­ent « a été établi il y a plusieurs années en fonction des besoins projetés » et qu’il ne serait pas souhaitabl­e d’en construire plus.

En marge d’une conférence de presse, hier, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a dit que le gouverneme­nt évaluera si les 800 places supplément­aires suffiront et a encouragé un maximum de personnes à prendre le transport collectif.

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