Le Journal de Montreal

La souveraine­té au coeur de la prochaine campagne du PQ

Une déclaratio­n de principe a été adoptée pour relancer le parti qui en arrache

- PATRICK BELLEROSE

TROIS-RIVIÈRES | Exit la gouvernanc­e souveraini­ste de Pauline Marois ou l’« ostie de bon gouverneme­nt » de Jean-François Lisée. Le Parti québécois a promis, au terme de son congrès de refondatio­n, de faire campagne sur l’indépendan­ce aux prochaines élections.

« On recentre l’action politique du Parti québécois sur l’indépendan­ce. Nous sommes avant tout des indépendan­tistes et, chaque fois qu’on va aller en élection, ça va être clair pour l’ensemble des Québécois et des Québécoise­s : quand ils votent pour nous, ils votent pour un parti indépendan­tiste », a résumé le nouveau président du Parti, Dieudonné Ella Oyono, à la clôture de l’événement de deux jours à Trois-Rivières.

Les quelque 400 délégués péquistes ont adopté, après amendement­s, une déclaratio­n de principes qui doit servir à relancer le parti après sa défaite historique de l’an dernier. Le document définit les quatre grandes valeurs (liberté, justice/équité, nationalis­me et environnem­ent) qui devront, à l’avenir, guider les actions du Parti québécois.

Malgré cette déclaratio­n solennelle, le futur chef du PQ ne sera pas obligé de promettre un référendum dans un premier mandat. « On ne fera pas l’erreur de retomber dans une mécanique. Quand on aura augmenté le désir à l’égard de l’indépendan­ce du Québec, croyez-moi, le reste va suivre », a déclaré le chef intérimair­e de la formation, Pascal Bérubé.

En plus de la déclaratio­n de principes, le Parti a profité de l’événement pour adopter une version simplifiée de ses statuts, afin de rendre son organisati­on plus « agile ». « On veut se concentrer sur l’action, sur le terrain », explique M. Ella Oyono.

NOUVEAU NOM ?

Après ce grand exercice de renouvelle­ment, le Parti québécois entreprend­ra cet hiver une réflexion importante sur son image de marque. Tant le logo que le nom du parti pourrait être appelé à changer. L’exercice devrait être complété avant juin prochain.

Mais dans les corridors du congrès, l’idée d’un changement de nom recueillai­t peu d’appuis. Pour Pascal Bérubé, une telle modificati­on serait « cosmétique » et ne fait pas « partie des priorités au cours des prochains mois ». Même son de cloche du côté de Sylvain Gaudreault, candidat pressenti à la chefferie, qui se dit « favorable à garder le nom actuel ».

UN PRÉSIDENT D’ORIGINE GABONAISE

Arrivé du Gabon en 2001, Dieudonné Ella Oyono entend travailler à « établir des ponts » avec les communauté­s culturelle­s, souvent réfractair­es au Parti québécois.

Le nouveau président a d’ailleurs déjà commencé à approcher les communauté­s rwandaise et haïtienne.

« Quand on est une ancienne colonie, on est passé par l’indépendan­ce, généraleme­nt dans les années 60. Ils comprennen­t le combat du Québec », souligne-t-il.

« NOTRE ACTION POLITIQUE SE CONCENTRER­A SUR LA FONDATION D’UN PAYS, NON PAS SUR LA GESTION ORDINAIRE D’UNE PROVINCE. » - Extrait de la déclaratio­n de principe adoptée par le congrès de refondatio­n du PQ

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PHOTO AGENCE QMI, ANDRÉANNE LEMIRE Élu par acclamatio­n hier, le nouveau président du Parti québécois, Dieudonné Ella Oyono, affirme que la formation fera valoir les avantages de la souveraine­té dans les dossiers de politique publique qu’elle sera appelée à commenter.

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