Le Journal de Montreal

Les frais de gestion externe explosent

- SYLVAIN LAROCQUE

La Caisse de dépôt a multiplié les embauches de spécialist­es pour renforcer ses équipes à l’interne, mais cela n’a pas empêché ses frais de gestion externe de bondir de plus de 760 % en cinq ans.

L’an dernier, l’institutio­n a versé pas moins de 95 millions $ à des firmes externes qui gèrent pour elle des placements, surtout des titres boursiers étrangers. C’était 11 millions $ en 2013.

La Caisse explique la situation par « une augmentati­on de la valeur des placements confiés aux gestionnai­res externes » et par « de bons rendements dans les marchés en croissance ».

DÉPENSES CACHÉES

On ne connaît toutefois qu’une petite partie des sommes que la Caisse verse à des gestionnai­res externes.

L’institutio­n ne dévoile pas les divers frais et commission­s de performanc­e que lui facturent les nombreux fonds dans lesquels elle investit.

L’Office d’investisse­ment du Régime de pensions du Canada (OIRPC) est plus transparen­t. En 2018-2019, il a versé plus de 1,7 milliard $ en frais et commission­s à des gestionnai­res externes, soit 19 % de plus que l’année précédente. L’OIRPC a un actif net de 392 milliards $, contre 310 milliards $ pour la Caisse.

PLUS CHER

La gestion en interne est généraleme­nt beaucoup moins coûteuse que le recours à des firmes externes.

Dans son plus récent rapport annuel, l’OIRPC estimait que la gestion en externe d’un capital de 20 milliards $ peut coûter de 800 à 900 millions $ par année.

Or, la gestion en interne de son portefeuil­le d’infrastruc­tures de 20 milliards $ lui a coûté environ 75 millions $, l’an dernier.

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