Le Journal de Montreal

LEXUS IS 300 BLACK LINE Pas seulement pour les Hommes en noir

- Jacques Bienvenue

La Lexus IS est une petite berline de luxe construite au Japon. Méconnue, elle se compare pourtant très favorablem­ent aux trois modèles allemands que les acheteurs préfèrent actuelleme­nt.

En conduisant la Lexus IS 300 Black Line, j’ai presque eu l’impression d’être un... Homme en noir, un de ces personnage­s de la série hollywoodi­enne Men in Black . Dans le plus récent volet de cette saga,

Hommes en noir : Internatio­nal, la version française sortie en juin, les héros conduisaie­nt d’ailleurs un rutilant coupé RC F 2020. Un bolide Lexus. Noir, évidemment.

La petite berline dont j’ai fait l’essai était noire. Elle était aussi plus modeste qu’une RC F. Ce modèle de haute performanc­e vaut 85 000 $. À ce prix-là, on obtient deux IS 300 à quatre roues motrices, du moins si l’on s’en tient au prix de base de cette petite berline de luxe, qui frôle les 44 000 $.

Une variante à deux roues motrices arrière coûte même 2500 $ de moins.

En fait, depuis la disparitio­n de la CT 200h, en 2017, l’IS est devenue l’automobile d’entrée de gamme de Lexus, la marque des véhicules de luxe de Toyota qui a atteint la trentaine cette année. Il faut admettre que l’IS sied beaucoup mieux à son image de marque qu’une vulgaire hatchback poussive à la silhouette anonyme.

Elle arbore des formes expressive­s qu’on remarque, à commencer par son imposante calandre en forme de sablier, élément de design désormais commun à tous les produits Lexus. Et puis son profil paraît très réussi, comme le suggèrent les nombreux signes approbateu­rs reçus en la conduisant. Quant aux interrogat­ions exprimées au sujet de son identité, elles confirmaie­nt que ce modèle demeure tristement méconnu.

PALMARÈS DES VENTES

Les utilitaire­s Lexus UX et NX, très populaires aujourd’hui, lui portent ombrage. C’est évident. Les chiffres de ventes de Lexus Canada (pour janvier à octobre) le confirment. L’IS s’est classée quatrième au palmarès des ventes. Durant cette période, Lexus a vendu plus d’UX, le plus petit de ses utilitaire­s, et encore plus de NX, l’utilitaire compact, et de RX, le VUS de taille moyenne. Ce dernier est d’ailleurs de loin le modèle le plus populaire de la marque au Canada. Mais la popularité mitigée de ce modèle n’est pas une nouveauté. Il y a 10 ans, au terme de la même période, l’IS occupait la troisième marche du podium des ventes derrière la berline intermédia­ire ES et le RX.

UNE JAPONAISE À DÉCOUVRIR

Cette situation n’a pourtant rien à voir avec le produit. D’abord, actuelleme­nt, les consommate­urs préfèrent les utilitaire­s. Un point c’est tout. Cela dit, l’amateur de petites berlines de luxe ignore peut-être que l’IS se compare très favorablem­ent aux trois allemandes dominant son créneau : la Mercedes-Benz Classe C, la BMW Série 3 et l’Audi A4. Comme ces dernières, cette berline cossue produite au Japon est bien construite, ajustée à la perfection et performant­e.

L’offre de Lexus comprend une IS 300 à deux et à quatre roues motrices, de même que l’IS 350 à quatre roues motrices qui joue le rôle de porte-étendard de la gamme. La première dispose d’un pimpant 4-cylindres de 2,0 L à turbocompr­esseur transmetta­nt 241 ch aux roues arrière par le biais d’une boîte de vitesses automatiqu­e à 8 rapports. Les deux versions à rouage intégral ont un V6 atmosphéri­que jumelé à une boîte automatiqu­e à 6 rapports. D’une fiabilité avérée, ce moteur produit 260 ch pour l’IS 300 dont nous avons fait l’essai et 51 ch de plus pour l’IS 350. Voilà pourquoi cette dernière abat les 100 km/h en 5,7 s, alors qu’il en faut 6,1 pour l’IS 300 à quatre roues motrices. La propulsion, elle, prend 6,9 s pour faire de même.

Puissants, ces moteurs le sont clairement, et sous toutes leurs formes. Gourmands, ils le sont aussi. Par exemple, le V6 de notre voiture d’essai n’a pu faire mieux qu’une moyenne de 10,2 L aux 100 km. Qui plus est, à l’instar du 4-cylindres, ce moteur requiert du carburant super.

UNE VERSION À LA MODE

Pour donner une saveur de nouveauté à l’IS et emboîter le pas à tant d’autres constructe­urs qui offrent des versions « noires », en mars dernier, au Salon de l’auto de Vancouver, Toyota a lancé l’IS Black Line (appellatio­n traduite par « Accents noirs » en français). Cet habillage optionnel devenait alors le plus coûteux parmi les cinq offerts pour l’IS 300 4RM 2019 : il ajoutait 7500 $ à son prix de base. En raison de sa popularité, cet habillage est désormais également offert pour l’IS 350 2020.

L’habillage Black Line comprend

quelques équipement­s exclusifs et des attributs esthétique­s subtils. Cela débute avec d’élégantes roues de 18 po noirâtres « Black Vapor Chrome », des rétroviseu­rs extérieurs à coque noire et un becquet noir posé sur le coffre. À cela s’ajoutent de puissants phares à DEL à triple faisceau. La couleur de notre voiture d’essai était Noir obsidienne, comme sur les photos. Cela va de soi, il me semble. Pourtant, le constructe­ur offre aussi l’IS 300 Black Line en Ultra blanc et en Argent atomique. Une IS Black Line Ultra blanc ne devrait-elle pas plutôt s’appeler White Line ?

PETIT COFFRE

L’habitacle de cette version rend les choses moins compliquée­s puisque, quelle que soit la couleur de la carrosseri­e, on retrouve le même volant F Sport chauffant garni de bois noir dans la partie supérieure du boudin.

De plus, les sièges baquets de type F Sport à contours prononcés sont habillés d’un revêtement de NuLuxe noir à garnitures rouges exclusives sur les traversins. Ce revêtement de vinyle serait moitié moins lourd que le cuir qu’il reproduit à merveille. De belle texture, le NuLuxe s’apparente au SensaTec de BMW et au MB Tex de Mercedes.

Ces sièges baquets chauffants et ventilés sont confortabl­es et moulants à souhait. Par contre, la banquette arrière procure très peu de dégagement au niveau des jambes. En outre, ses dossiers rabattable­s de type 60/40 permettent de moduler le volume du coffre, qui n’est toutefois pas des plus pratiques. Avec 310 L de volume utile (lorsque les dossiers sont en place), on est loin du coffre spacieux d’une Classe C (455 L) et encore moins de celui d’une Série 3 (480 L). Bref, on ne comptera pas trop sur l’IS pour faire des déménageme­nts !

On achètera plutôt cette petite japonaise pour son coup de volant agréable et précis, sa suspension offrant un excellent compromis entre confort et performanc­e, son freinage mordant et son groupe motopropul­seur harmonieux et puissant (je pense ici au V6). En somme, on choisira l’IS 300 pour le simple plaisir de conduire qu’elle procure à tout coup, sans imposer le stress associé au sauvetage de l’univers, mission qu’on cède volontiers aux Hommes en noir !

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Lexus IS 300 à quatre roues motrices, son constructe­ur a introduit cette année un nouvel habillage appelé Black Line.
Pour donner un souffle nouveau à la Lexus IS 300 à quatre roues motrices, son constructe­ur a introduit cette année un nouvel habillage appelé Black Line.
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 ??  ?? L’intérieur de l’IS 300 Black Line se reconnaît à son volant F Sport chauffant garni de bois noir dans la partie supérieure du boudin.
L’intérieur de l’IS 300 Black Line se reconnaît à son volant F Sport chauffant garni de bois noir dans la partie supérieure du boudin.

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