Accusé 17 ans après la disparition d’une fillette
Un tueur en série finalement inculpé à Paris
PARIS | (AFP) Le tueur en série français Michel Fourniret a été inculpé hier pour « enlèvement et séquestration suivis de mort » par la juge d’instruction chargée de l’enquête sur la disparition jamais élucidée d’une fillette de neuf ans, Estelle Mouzin, en 2003, a-t-on appris de source judiciaire.
Michel Fourniret a été entendu près de trois heures hier au tribunal de Paris, près d’une semaine après les déclarations de son ex-épouse Monique Olivier, qui avait contredit son alibi pour le jour de la disparition.
La source judiciaire n’a pas précisé si le tueur a reconnu son implication dans la disparition de la fillette. Interrogés à l’issue de son audition, les avocats de l’« ogre des Ardennes » n’ont pas souhaité faire de déclaration à la presse.
APPEL TÉLÉPHONIQUE
Michel Fourniret avait toujours assuré jusqu’alors n’avoir rien à voir avec la disparition d’Estelle Mouzin, survenue le 9 janvier 2003 à Guermantes (région parisienne), assurant qu’il se trouvait ce jour-là à son domicile de Sart-Custinne, en Belgique.
En guise d’alibi, l’« ogre des Ardennes » invoquait un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits pour son anniversaire. Ce dernier n’avait alors pas décroché, mais l’appel avait été attesté par des relevés téléphoniques.
Cette version a tout récemment été fragilisée par les déclarations de son ex-épouse Monique Olivier, qui avait rapporté jeudi dernier à la juge avoir elle-même passé ce coup de téléphone, à la demande de son mari.
« Cela signifie que Michel Fourniret n’était pas à Sart-Custinne le jour de la disparition d’Estelle Mouzin. Il était ailleurs », avait assuré l’avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes.
En 2006, la police s’était intéressée une première fois à Michel Fourniret. Une photo d’Estelle Mouzin avait en effet été retrouvée sur son ordinateur et une camionnette blanche semblable à celle du tueur avait à l’époque été repérée dans la région du rapt.
Mais « l’ogre des Ardennes » avait été mis hors de cause en 2007 dans cette affaire.