Un Vendredi fou occupé dans les centres d’achats... et au centre-ville
Douze manifestants ont été arrêtés hier à Montréal lors d’une protestation contre la surconsommation
Si des milliers de Québécois ont pris d’assaut les centres commerciaux pour le Vendredi fou hier, des centaines de militants contre la surconsommation ont fait de même dans les rues de Montréal.
Des membres d’Extinction Rebellion Québec avaient commencé à se faire voir dès 5 h 30 hier matin pour dénoncer la frénésie d’achats.
Vers 15 h 30, environ 200 manifestants se sont couchés au milieu de la chaussée, rue Sainte-Catherine, ou se sont assis sur les trottoirs.
En début de soirée, 12 personnes ont été arrêtées pour s’être enduit les mains d’une substance qu’ils ont collée sur une vitrine intérieure du magasin de vêtements H&M à l’angle des rues Peel et Sainte-Catherine. Leur geste a entraîné l’évacuation du magasin.
« On dénonce le Vendredi fou comme symptôme d’un système qui incite les gens à consommer de façon démesurée », a lancé une des cofondatrices d’Extinction Rebellion au Québec, Elza Kephart.
Après leur arrestation, les jeunes manifestants ont été libérés.
Ils pourraient faire face à des accusations de méfait, a indiqué la police de Montréal en soirée, soulignant que d’autres accusations pourraient s’ajouter.
Leurs messages et leurs coups d’éclat ne semblent pas avoir eu un grand effet.
Dans les grands centres commerciaux de banlieue, le Vendredi fou semblait plus populaire que jamais.
STATIONNEMENTS PLEINS
Les stationnements du quartier DIX30 à Brossard, le Carrefour Laval, le Premium Outlets Montréal à Mirabel et les Promenades St-Bruno étaient bondés.
La circulation était dense sur plusieurs autoroutes, notamment à Blainville vers 20 h, aux abords des centres commerciaux.
Or, pour le professeur titulaire à l’école des sciences de la gestion de l’UQAM, Benoît Duguay, ce Vendredi fou serait de la poudre aux yeux.
« On ne fait que ça, des soldes. Ça, c’est juste un de plus. Regardez bien d’ici Noël, on va annoncer la vente trimestrielle, la vente du siècle… il y en a toujours une. C’est du folklore », s’exclame-t-il.
Pour l’expert, le seul et unique moyen pour un consommateur d’économiser, c’est s’il connaît bien son produit et s’il a vérifié les prix des différents commerces.
« Pendant longtemps, les gros [commerçants] étaient favorisés. Mais maintenant, les marchands sont rendus habiles pour négocier », explique l’enseignant.
Selon le Conseil canadien du commerce de détail, les Québécois devaient dépenser près de 200 $ par personne pour leurs achats des Fêtes en ce Vendredi fou.