Le Journal de Montreal

Gilbert Rozon et Juste pour rire enterrent la hache de guerre

- MICHAËL NGUYEN

Gilbert Rozon et Juste pour rire ont enterré la hache de guerre, en mettant fin à une poursuite civile de 3,3 millions $ concernant la perte de commandite­s et de subvention­s causée par la chute du magnat de l’humour.

« Les parties, par l’entremise de leurs avocats respectifs, déclarent cette cause réglée hors cour », peut-on lire dans un document judiciaire récemment déposé au palais de justice de Montréal.

Ainsi, Rozon et l’entreprise qu’il avait lui-même fondée ont décidé de faire la paix après un peu moins d’une année de bataille devant les tribunaux.

Selon ce qu’affirmait Juste pour rire, Rozon devait être tenu responsabl­e d’une importante perte de revenus de l’entreprise, à la suite de témoignage­s de plusieurs femmes qui lui reprochaie­nt une série d’inconduite­s sexuelles, allant même jusqu’à le qualifier de « prédateur ».

CHUTE BRUTALE

La chute de Rozon avait été brutale, au point qu’il a dû se départir de Juste pour rire afin d’assurer sa pérennité.

« J’ai le coeur déchiré, je n’avais jamais pensé à vendre avant, mais je voulais avant tout sauver cet événement », a expliqué Rozon lors d’une audience à la cour.

Mais en plus d’avoir vendu Juste pour rire, Rozon et sa collaborat­rice de longue date, Guylaine Lalonde, ont dû faire face à une poursuite civile de la part de l’entreprise, qui avait perdu des commandite­s. Juste pour rire avait également dû faire face à la terminaiso­n du contrat de production de l’humoriste Rachid Badouri.

« Les réclamatio­ns sont sans fondement », avait répliqué Rozon face à cette action en justice.

Comme le litige a pris fin, les détails de l’entente ne sont pas publics. On ignore donc si Rozon a dû verser un montant à Juste pour rire.

PAS ENCORE FINI

Le magnat de l’humour déchu n’en a toutefois pas tout à fait fini avec la justice.

Car si cette poursuite civile est terminée, Rozon fait toujours face à une action collective de plus de 10 millions $ intentée par le collectif « Les Courageuse­s », qui regroupe des dizaines de femmes qui disent être victimes d’inconduite sexuelle.

Et en plus de cela, Rozon devra également jouer sa liberté lors d’un procès criminel, où il devra répondre à des accusation­s de viol et d’attentat à la pudeur sur une femme. Les gestes allégués auraient été commis en 1980, à Saint-Sauveur.

Rozon reviendra d’ailleurs au palais de justice de Montréal lundi, afin de fixer la date de ce procès. Il devrait également annoncer s’il souhaite être jugé par un jury ou par un juge seul.

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GILBERT ROZON Accusé

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