Le Journal de Montreal

Un piètre maître chanteur coupable d’extorsion

- MICHAËL NGUYEN

Un maître chanteur maladroit qui a tenté d’extorquer 5000 $ à une ancienne copine en ne prenant pratiqueme­nt aucune précaution afin de ne pas être retracé a été reconnu coupable sur toute la ligne, malgré ses tentatives de jouer à l’innocent.

« Crois-moi que la police me trouvera pas, le dark web est imperçable [sic] ma chère », avait pourtant écrit Guillaume Drapeau à sa victime, en novembre 2018, en croyant que masquer son numéro de téléphone suffirait à garantir son anonymat.

L’homme de 26 ans a été déclaré coupable de harcèlemen­t et d’extorsion jeudi au palais de justice de Montréal pour avoir menacé une ex-copine d’envoyer à son lieu de travail des photos d’elle nue, prises à l’époque où ils formaient un couple.

Sauf que tel le Petit Poucet, il a tellement laissé de traces derrière lui que les policiers n’ont eu aucun mal à le retrouver.

DE CHEZ LUI

Toute l’affaire a commencé en novembre 2018 quand la victime a reçu un message Facebook d’un dénommé Lee Wong, qui était en fait Drapeau se cachant sous une fausse identité.

« J’ai mis la main sur des images et des vidéos de vous sur internet sans vêtements, disait le message. Ce serait dommage que votre école où vous travaillez voie ce genre de choses. Qu’est-ce que je fais de tout ça ? J’envoie le tout à l’école ? »

Le hic, c’est que le compte Facebook avait été créé quelques mois plus tôt, à partir du domicile du père de l’accusé. Drapeau a ensuite déménagé et les messages subséquent­s avaient été envoyés de sa nouvelle adresse.

DETTE DE 5000 $

Une autre erreur qu’a faite Drapeau a été de mettre de la pression sur sa victime en lui faisant parvenir une photo d’elle dénudée. Le problème, c’est qu’il était le seul à qui la femme avait envoyé la photo, à l’époque où ils étaient en couple.

Quant au montant réclamé, il correspond­ait exactement au reliquat d’une dette de 5000 $ que devait justement Drapeau à son ex-copine et qu’il avait cessé de payer.

Lors du procès, Drapeau a tenté de tout nier, jurant ignorer l’origine des messages. Il a même prétendu avoir été victime de la même extorsion, sans toutefois déposer quelque preuve que ce soit. Quant à la dette de 5000 $, il a dit vouloir rembourser, sans pour autant le faire.

« La dénégation générale de M. Drapeau est dépourvue de crédibilit­é et ne laisse subsister aucun doute sur sa crédibilit­é », a finalement tranché le juge Yvan Poulin jeudi.

Guillaume Drapeau, qui n’a pas d’antécédent­s judiciaire­s, reviendra à la cour en février pour les plaidoirie­s sur la peine à lui imposer. L’avocat de la défense Yann Trignac a annoncé qu’il demandera « probableme­nt » des travaux communauta­ires.

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