Violée sur la table d’examen
Prisonnière d’une table d’examen, une patiente a été violée par son infirmier, qui l’a ensuite menacée.
La patiente avait consulté l’infirmier Marc Voisine au dispensaire de Port-Menier, sur l’île d’Anticosti, en février 2017.
Le professionnel a relevé son chandail et a détaché son soutien-gorge pour écouter ses poumons, lit-on dans le jugement. Ensuite, il « tâte ses seins », a expliqué la patiente devant l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
TALONS DANS LES ÉTRIERS
Cinq jours plus tard, son état s’est détérioré et elle est retournée voir M. Voisine, puisqu’il n’y a pas d’autre employé dans la clinique de Port-Menier, un secteur de 220 habitants à L’Île-d’Anticosti, sur la Côte-Nord.
Après l’avoir fait déshabiller sans lui offrir de jaquette, il lui a demandé de placer ses talons dans les étriers, lit-on dans le jugement.
« Il passe son doigt dans son vagin. Son visage est alors entre ses deux jambes près de son vagin », indique-t-on.
Coincée dans les étriers, la patiente « savait alors ce qui allait se passer », écrit le Conseil de discipline.
« M. Voisine baisse son pantalon et met son pénis dans son vagin. Il viole ensuite Mme X », poursuit-on. L’agression a duré cinq minutes et M. Voisine est ensuite parti « les culottes baissées », vers un autre bureau, lit-on.
Après avoir réussi à s’extirper des étriers, la patiente a croisé à nouveau l’infirmier.
«VACHIER»
« Il dit à Mme X “de fermer sa gueule”. Elle lui répond : “Va chier”. »
Honteuse, la femme n’est pas retournée au dispensaire pour obtenir des soins comme prévu, durant des semaines. Après avoir finalement dénoncé son viol auprès d’un autre infirmier, celui-ci a porté plainte.
Quelques jours plus tard, la patiente a croisé à nouveau Voisine sur sa rue.
« Tu fermes ta gueule, moi je suis un Voisine et j’ai de l’argent », lui a dit celui qui est le frère du chanteur Roch Voisine.
En plus du viol, la patiente s’est fait traiter de pute et s’est fait battre par des résidents de Port-Menier, lit-on.
M. Voisine a été congédié. Au moment de remettre ses clés, il était « sans émotion », souligne le Conseil. Son permis a été révoqué à vie.
Une plainte a été déposée à la police, mais aucune accusation n’a été déposée.
Par courriel, l’avocat de M. Voisine a répondu que celui-ci nie les faits et qu’il ne s’est pas présenté aux audiences parce qu’il souffrait de problèmes mentaux. Voisine étudie présentement les options judiciaires.