Québec refuse de dire s’il a fait des vérifications
Québec refuse de dire s’il a fait des vérifications sur les pratiques interdites du propriétaire de l’entreprise à qui il vient d’accorder un monopole pour le recyclage de réfrigérateurs.
Notre Bureau d’enquête révélait hier que Jean Shoiry, le propriétaire de la compagnie de recyclage PureSphera, est aussi actionnaire de deux compagnies de cannabis en attente de licence de Santé
Canada.
L’une d’elles, SûrNaturel, annonçait sur internet fournir du cannabis à des patients d’une façon interdite. L’autre, Kizos, est une entreprise de cannabis thérapeutique dont les installations de cannabis sont dans le même bâtiment que PureSphera.
Le bâtiment de 150 000 pieds carrés est entièrement sécurisé et des cloisons séparent entièrement les activités, avait précisé M. Shoiry.
PureSphera, étant la seule compagnie à pouvoir traiter la mousse isolante de réfrigérateur au Canada, vient d’hériter d’un monopole en raison d’un règlement gouvernemental qui forcera les détaillants à recycler les électroménagers.
SANS RÉPONSE
Dans ce contexte, notre Bureau d’enquête a voulu savoir si le ministre de l’Environnement avait fait quelques vérifications sur M. Shoiry. Voici les questions posées au ministre de l’Environnement Benoit Charette : √ Saviez-vous que M. Shoiry avait deux compagnies de cannabis et qu’il allait cultiver du cannabis dans le même bâtiment où il recycle des réfrigérateurs ? √ Aviez-vous fait des vérifications sur ces deux compagnies et saviez-vous que l’une d’elles annonçait sur internet vendre du cannabis d’une façon jugée interdite ?
L’attaché Louis-Julien Dufresne a simplement répondu : « Si des activités illégales reliées à la vente de cannabis médicinal sont en cours auprès d’une compagnie détenue par le propriétaire de PureSphera, nous laisserons l’enquête le déterminer, et, le cas échéant, ce sera au système judiciaire de décider de la sanction appropriée. »
Par ailleurs, même le ministre des Transports, François Bonnardel, alors qu’il était député adéquiste en 2009 avait déjà demandé une enquête sur M. Shoiry. Il l’accusait d’avoir détourné les fonds de l’État en utilisant le Fonds d’intervention économique régional (FIER) pour financer des compagnies dont il était actionnaire.
Depuis un mois, nous demandons au cabinet de M. Charette s’ils ont fait des vérifications à ce sujet, mais on refuse de répondre.