Le Journal de Montreal

Quand la tragédie frappe Fleuve

Propose des moments magiques malgré les tragédies qui en assurent la trame

- Fleuve, à l’affiche au TNM jusqu’au 7 décembre LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale

La pièce, Fleuve, tirée des quatre romans autobiogra­phiques de l’auteure et comédienne Sylvie Drapeau, qu’elle a elle-même adaptés pour la scène, est empreinte de grâce et de candeur ponctuée de moments magiques, malgré les terribles tragédies qui se succèdent.

Certaines familles sont plus éprouvées que d’autres. C’est le cas de celle de l’auteur et actrice, Sylvie Drapeau qui nous est racontée ces jours-ci sur la scène du TNM.

Ses quatre romans, Le Fleuve, Le ciel,

L’Enfer et La Terre, très bien segmentés dans la pièce, sont chacun porteur d’une tragédie, un peu comme si la marée du fleuve transporta­it avec elle des évènements tout aussi bouleversa­nts les uns que les autres.

La comédienne qui incarne son propre rôle lors des deux derniers tableaux correspond­ant à L’Enfer et La Terre est aussi présente dès le début de la pièce agissant en tant que narratrice.

EMPORTÉ PAR LE FLEUVE

C’est certaineme­nt la première tragédie qui est la plus marquante. Le frère aîné de Sylvie, Roch est mort noyé emporté par le courant sous le regard de ses jeunes frères et soeurs au moment où la marée montait. Un événement qui laissera des traces indélébile­s.

Lors des deux premiers segments, Sylvie enfant est magnifique­ment personnifi­ée par Alice Bouchard, (en alternance avec Marion Vigneault) dont la prestation est remarquabl­e. Sylvie, la jeune adulte qui souhaite s’émanciper et quitter la maison familiale de la Côte-Nord pour aller étudier et voyager est campée par Karelle Tremblay. Les drames se succéderon­t tout au long de sa vie. Après la noyade, il y aura le suicide du frère cadet, Richard, atteint de schizophré­nie et comme si ce n’était pas suffisant, la soeur aînée sera victime d’un AVC, tandis que la maman décédera des suites d’un cancer.

Quant à la mise en scène d’Angela Konrad, elle est originale et colorée principale­ment en raison des projection­s du fleuve omniprésen­tes. On aurait peut-être apprécié davantage de diversité d’images notamment lorsque la protagonis­te se trouve à Paris souhaitant reprendre contact avec sa mère depuis une cabine téléphoniq­ue. Des images de la Ville Lumière auraient aidé les spectateur­s à se transporte­r ailleurs. En revanche, l’idée des gros plans des visages d’enfants en arrière-plan est un très beau coup de chapeau. Une pièce d’une beauté magnifique, où l’on a réussi à intégrer la douceur à la douleur.

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PHOTO COURTOISIE YVES RENAUD L’auteure et comédienne Sylvie Drapeau dans Fleuve.

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