Le Journal de Montreal

Glissade gênante mais saine

- jean-charles.lajoie@ tva.ca JEAN-CHARLES LAJOIE

On ne va pas se mentir en partant. Huit défaites de suite, dans la ligue nationale paritaire de Gary Bettman, c’est gênant.

Tout le monde bat tout le monde un soir donné… sauf le Canadien. Montréal a battu les Capitals à Washington, Ovechkin doit encore se gratter le caillou à essayer de comprendre comment cela a bien pu se produire. Et depuis… rien.

Hier matin, fallait trouver une façon de faire diversion. Fallait orienter le débat. Quoi de plus simple que de soumettre l’adjoint de Price au ballottage.

Kinkaid est carrément mauvais. Tout le monde le sait depuis avant sa signature avec le CH. Marc Bergevin a fini par le découvrir laborieuse­ment, à coup de mauvais buts et de défaites. Qu’il soit demeuré avec l’équipe jusqu’à la Thanksgivi­ng américaine est étonnant. Le sacrifier au lendemain d’une huitième défaite est simplet. Mais certains s’en contentent… Et le vice-président aux affaires publiques et communicat­ions du CH, Paul Wilson, le sait.

NOUVELLE PHILOSOPHI­E

Ce qui nous amène au coeur du problème. Le vrai électrocho­c. Qui peut le donner ? Ou l’autoriser ?

Claude Julien a fait saliver Goeff Molson lorsque remercié par les Bruins de Boston. Dans un geste de panique qui sent encore aujourd’hui l’appel du propriétai­re, Marc Bergevin a limogé son ami Michel Therrien et a couvert d’or le coach qui venait à peine de quitter Boston dans la honte.

Parallèlem­ent, le directeur général changeait de philosophi­e de gestion. Impuissant à rivaliser avec les vrais grands marchés de la LNH, il adopta le « repêche et développe », une stratégie saluée presque unanimemen­t.

Or voilà : est-ce que Claude Julien représente le candidat de choix pour une philosophi­e de repêchage et développem­ent ? Julien lui-même offre une réponse éloquente à mesure qu’il niaise tantôt Kotkaniemi, tantôt Suzuki, tantôt Fleury, tantôt Poehling…

PAS LE BON DÉVELOPPEU­R

La vérité est sans appel. Le Canadien n’a pas le bon développeu­r pour la direction qu’il souhaite emprunter. Mais est-ce que Bergevin a la légitimité pour congédier Julien ? Lui reste-t-il assez de confiance en son plan pour le faire ? Obtiendra-t-il la bénédictio­n de son propriétai­re pour procéder ? Le propriétai­re obtiendra-t-il la « permission » de ses actionnair­es pour aller de l’avant ?

Ne vaut-il pas mieux laisser couler jusqu’en avril, les profits étant assurés par un public qui demeure fidèle et une économie importante sous le plafond salarial ? Qui plus est, le repêchage de juin 2020 sera exceptionn­el et présenté ici à Montréal.

Je me répète, mais Bergevin travaille beaucoup mieux dans son deuxième plan quinquenna­l que dans son premier. Et ce n’est pas de sa faute si la ligne de communicat­ion écrite fut « reset sur le fly » et non « reconstruc­tion ».

Dans le même élan, connaissez-vous bien des organisati­ons qui enrôlent les deux meilleures têtes de hockey junior au Canada et les confinent entraîneur en chef à Laval (Joël Bouchard) et deuxième adjoint à Montréal (Dominique Ducharme) ?

Claude Julien mérite un club à son image, vieillissa­nt et qui s’accroche. Les partisans méritent l’espoir de jours meilleurs. Cet espoir s’appelle Kotkaniemi, Suzuki, Poehling, Fleury, Primeau et bientôt Caufield.

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