Le Journal de Montreal

Loin d’une rébellion

Carey Price, Brendan Gallagher et Jeff Petry ont la foi en Claude Julien et au groupe de joueurs

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

« Personne n’a abandonné personne. Nous n’avons pas abandonné notre coach, comme nous n’abandonnon­s pas notre voisin dans le vestiaire. »

Jeff Petry a répliqué avec cette réponse courte, mais forte de sens lorsque questionné à savoir si le message passait toujours entre Claude Julien et ses joueurs. À ses yeux, on est loin d’un putsch pour sortir l’entraîneur.

Petry s’y connaît assez bien dans ce départemen­t. À ses cinq premières saisons dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton, il a joué pour quatre entraîneur­s différents : Tom Renney, Ralph Krueger, Dallas Eakins et Todd Nelson.

« Oui, je l’ai vécu quelques fois à Edmonton, a-t-il répliqué avec le sourire. Mais nous ne jouons pas du mauvais hockey. À nos deux derniers matchs, nous aurions pu gagner. Nous recevons bien le message de nos entraîneur­s. Nous savons ce que nous devons faire. Nous devons simplement nous souder et traverser ça ensemble. »

ENFIN LES MENEURS

Petry est l’un des meneurs chez le CH. Si la semaine dernière les meneurs restaient trop silencieux, ils ont enfin décidé de se lever. À la veille du passage des Islanders de New York au Centre Bell, les Carey Price, Brendan Gallagher, Petry et Ben Chiarot ont rencontré la presse.

Les quatre joueurs ont répété un message assez semblable. Pour eux, la solution reste à l’intérieur même du vestiaire.

« Absolument, a répondu Price lorsqu’on lui a demandé s’il avait toujours confiance en ce groupe de joueurs. Nous avons bien joué pendant la première dizaine de matchs. Nous jouions du bon hockey. Nous devons retrouver cette sensation. Je pense que lors des deux derniers matchs, nous avons joué du hockey qui va nous faire gagner la plupart du temps. Il faut continuer comme ça. »

Chiarot ne croit pas à la théorie d’un changement majeur ou d’une transactio­n importante pour relancer l’équipe.

« Non, ce n’est pas nécessaire, a répliqué le gros défenseur. Avant les huit défaites, nous avions amassé au moins un point dans huit matchs de suite (dossier de 7-1-1). Nous avons le talent. C’est à nous de revenir à ce que nous faisions avant et d’arracher les victoires. »

« Il faut gagner un match, a continué Chiarot. Une fois que vous retrouvez cette sensation, c’est contagieux. Les gars vont se détendre, ils ne seront pas tendus comme c’est le cas présenteme­nt, quand vous perdez. Il faut en gagner un et vous espérez que ça fasse boule de neige. »

PERSONNE D’HEUREUX

Comme il le fait sur la glace, Gallagher a parlé avec son coeur. Il n’a pas aimé qu’on lui rappelle l’améliorati­on dans le jeu défensif de l’équipe lors des deux derniers matchs, des revers de 4 à 3 en prolongati­on contre les Flyers et de 3 à 1 face aux Bruins.

« Je veux bien, mais il faut obtenir des résultats, a répliqué le numéro 11. C’est une business de résultats. Il n’y a pas de points pour avoir essayé. Nous en avons assez des victoires morales. Il faut se dire qu’assez c’est assez. Il faut faire la différence sur la glace. »

« Nous voulons tous nous en sortir, a enchaîné Gallagher. Il n’y a personne d’heureux. Pour être honnête, il n’y a personne avec la réponse parfaite pour sortir de cette période. Nous avons tous une opinion différente. Il y a une chose que nous savons et c’est que nous devons rester un groupe. Il ne faut pas se tourner l’un contre l’autre et porter de mauvais messages. C’est une chose constante, le message reste le même et nous le comprenons bien. Nous restons solidaires. Il faut continuer d’y croire. »

La relance du CH passera comme toujours par le jeu de l’homme avec les grosses jambières. Méconnaiss­able au mois de novembre avec des statistiqu­es catastroph­iques (3,77 et ,883), Price sait que les réflecteur­s se tourneront vers lui.

« Tout le monde ressent la pression, a mentionné Price. Nous voulons tous gagner, nous sommes tous exigeants envers nous-mêmes. Je ne crois pas que la pression extérieure est plus importante que la pression que nous nous mettons sur les épaules. »

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