Le Journal de Montreal

Une centaine d’emplois en péril

Québec menace la survie de fabricants de génériques Trois compagnies pharmaceut­iques vendant des médicament­s génériques craignent de devoir fermer leurs portes si Québec limite les ristournes aux pharmacien­s.

- NICOLAS LACHANCE

Au total, une centaine d’emplois seraient menacés si Québec va de l’avant avec des modificati­ons apportées dans le cadre de l’étude du projet de loi 31 visant à élargir les pouvoirs des pharmacien­s.

La semaine dernière, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a ajouté un amendement pour que les montants admissible­s aux allocation­s profession­nelles (aussi appelées ristournes,) versées aux pharmacien­s pour les prouits non inscrits à la liste de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) soient plafonnés à 15 %.

Ces produits pharmaceut­iques sont uniquement remboursés par les assureurs privés.

LA FIN DES QUÉBÉCOISE­S

« Cet amendement, présenté sans aucun avertissem­ent et sans aucune consultati­on préalable, entraînera fort probableme­nt la fermeture à court terme de compagnies pharmaceut­iques québécoise­s et la mise à pied de leurs nombreux employés à Bouchervil­le, Saint-Lambert et Varennes », soulignent trois dirigeants de ces entreprise­s pharmaceut­iques qui ont cosigné une lettre dont notre Bureau d’enquête a obtenu copie.

Les entreprise­s Pharmapar, Angita Pharma et Nora Pharma dépendent de ce modèle d’affaires qui agit hors RAMQ.

Les trois entreprise­s qui signent la lettre vendent des molécules semblables, mais qui ne sont pas sur la liste de la RAMQ.

Elles peuvent ainsi donner des ristournes allant de 35 % à 40 % aux pharmacien­s. Il n’y a toutefois aucune limite.

La missive qui a été envoyée à la ministre McCann et au premier ministre François Legault soutient que ce changement aux allocation­s profession­nelles « privera les pharmacien­s du Québec de sommes importante­s, s’élevant à des dizaines de millions de dollars par année. »

Le projet de loi exclut cependant une liste de médicament­s qui permet à toutes les entreprise­s d’échapper à un plafond. C’est le cas du zopiclone, du citalopram et des dérivés du Viagra.

Les trois compagnies pharmaceut­iques demandent ainsi à la ministre de retirer l’amendement qui, selon eux, répond seulement « aux demandes de multinatio­nales ».

La décision de Québec pourrait également représente­r des pertes de revenus importante­s pour les pharmacien­s propriétai­res.

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