La relance des journaux de Capitales Médias confirmée
Mais les retraités perdront jusqu’à 30 % de leurs rentes bientôt
QUÉBEC | La Cour supérieure a donné le feu vert hier au plan de relance des journaux du Groupe Capitales Médias en coopératives.
Le juge Daniel Dumais a décidé d’approuver le plan d’arrangement avec les créanciers du groupe de presse en faillite.
Ce plan d’arrangement permettra à des coopératives formées d’employés actuels de Groupe Capitales Médias (GCM) d’acquérir les journaux et de les relancer.
Les créanciers de GCM avaient voté la semaine dernière à 99 % pour le plan de relance des coopératives.
« Le tribunal ne peut se convaincre de compromettre la relance des journaux et de les entraîner vers la cessation de leurs opérations. Il pense, au contraire, qu’il faut regarder en avant et favoriser le projet mis en place », a indiqué le juge Dumais.
Les coopératives de travailleurs qui veulent relancer les six journaux de GCM assurent avoir trouvé leur financement de 21 millions $. Le Mouvement Desjardins et le Fonds FTQ font partie du sauvetage, tout comme le Fondaction CSN selon des conditions strictes.
« On est très satisfaits de ce jugement. C’est une belle marque de confiance. Il y aura maintenant 350 propriétaires », a signalé le vice-président de la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), Jean-François Néron.
CN2i est le nom de la nouvelle entité qui remplacera GCM.
FIN DES RÉGIMES DE RETRAITE
Le plan de relance implique toutefois une restructuration importante de l’entreprise, dont la fermeture des régimes actuels de retraite.
Ainsi, plusieurs retraités de GCM devront encaisser une baisse de leur rente de 25 % à 30 %. Les caisses de retraite affichent un trou de 65 millions $.
Des retraités des journaux s’opposaient au plan d’arrangement proposé, notamment en raison d’une obligation à signer des quittances.
La CSN et la FTQ menaçaient de ne pas investir dans la relance sans la signature de ces quittances.
Les retraités de quatre quotidiens de GCM, dont Le Soleil, accusent notamment la CSN de chantage et d’avoir gardé le silence sur la déroute de leur régime de retraite.
DE L’EMPATHIE
Le juge Dumais dit éprouver « beaucoup d’empathie » pour les retraités. « C’est déplorable. Mais il y a lieu de sauver ce qui peut être sauvé. Telle est la big picture », a-til convenu.
« On est très déçus. Il y avait un rouleau compresseur en marche depuis septembre dernier pour nous humilier, nous écraser, nous appauvrir et nous enlever 30 % de nos rentes », a déploré un porte-parole de l’Association des retraités syndiqués du Soleil, Pierre Pelchat.
Les retraités de GCM ont dit vouloir prendre les prochaines semaines à étudier le jugement. Ils n’écartent pas la possibilité de faire appel.
Les publications du GCM incluent Le Soleil (Québec), La Tribune (Sherbrooke), La Voix de l’Est (Granby), Le Droit (Ottawa), Le Nouvelliste (Trois-Rivières) et Le Quotidien (Chicoutimi).