NOUVELLE DÉCENNIE, NOUVEAU DÉPART
Équipe Canada junior amorcera son parcours au Championnat du monde avec un affrontement contre ses éternels rivaux des États-Unis, ce jeudi à Ostrava, en République tchèque. Retrouvailles attendues puisque les deux pays ne se sont pas affrontés l’an passé. La formation canadienne sera à la recherche d’un premier podium en sol européen depuis sa conquête de l’or en 2008, qui était justement survenue dans ce pays reconnu pour ses mythiques châteaux et ses bières.
Si le Canada règne dans l’histoire du Championnat du monde junior avec ses 17 médailles d’or, la décennie 2010 (2010-2019) aura été la pire qu’il a connue depuis les années 1970, à l’époque où l’Union soviétique faisait la loi sur les patinoires internationales, en ajoutant seulement deux titres à son palmarès. C’est donc avec la ferme intention de retrouver la gloire d’antan que la formation canadienne amorcera son aventure lors du traditionnel tournoi du temps des Fêtes.
Les joueurs canadiens ont été à même de constater les effets de la mondialisation du hockey au cours des dernières présentations du mythique événement (voir tableau) alors que les Finlandais ont ramené chez eux trois fois la médaille tant convoitée. Les Américains ont accompli le même exploit pendant qu’Équipe Canada junior était écartée du podium à quatre reprises, du jamais-vu depuis les années 1980.
Pilier offensif de l’équipe ayant vécu la décevante sixième place l’an dernier à Vancouver, Alexis Lafrenière n’est pas passé par quatre chemins quant à l’objectif de ses coéquipiers cette année. Après tout, année après année, le Canada se retrouve parmi les favoris pour croquer dans l’or et 2020 ne fait pas exception à la règle.
« C’est sûr que l’année passée c’était une déception. On voulait gagner l’or comme à toutes les années. On n’a pas été capable. Cette année, on va essayer de gagner l’or, c’est l’objectif numéro un. Cela dit, on va commencer par essayer de s’améliorer en tant qu’équipe », exposait le talentueux attaquant en marge du camp de sélection final d’ÉCJ, il y a une douzaine de jours.
LA CLÉ : JOUER
Aux yeux de Lafrenière, il n’y a pas de secret pour connaître du succès dans un tournoi à courte durée comme le rendez-vous des moins de 20 ans. Les dix nations représentées comptant sur d’excellents joueurs, le Canada ne peut se permettre de jouer les touristes le temps d’un match.
Une défaite en phase préliminaire peut rendre le parcours plus ardu en ronde éliminatoire comme cela a été le cas l’an passé alors que les représentants de l’unifolié ont subi un revers de 2-1 contre la Finlande en prolongation. À l’inverse, les Russes, tombeurs des Canadiens au tour préliminaire, s’étaient moqués des Slovaques en quarts. Ils ont finalement remporté le bronze.
Le Canada en aura toutefois plein les bottes en se mesurant aux Américains et aux Russes en phase préliminaire, deux clubs qui aspirent aussi à enlever les grands honneurs.
« C’est vraiment du bon hockey. Je l’ai vécu l’année passée et toutes les équipes sont très bonnes. Que ce soit n’importe quel pays, ils [les joueurs du pays] jouent très bien ensemble. En tant qu’équipe, il faut essayer d’être toujours prêt et de pouvoir jouer le meilleur hockey possible », a assuré Lafrenière qui sera employé sur le premier trio.
SOUTIEN INDÉFECTIBLE
Quoi qu’il en soit, même loin de leur patelin, les Canadiens ressentiront tout l’appui d’un océan à l’autre pendant le tournoi en République tchèque. Entraîneur adjoint lors des conquêtes de l’or en 2006, 2007 et 2008, Clément Jodoin se souvient des nombreux amateurs qui portaient le chandail à la feuille d’érable en 2007 à Leksand, en Suède.
« Il y avait des milliers de partisans canadiens. Le support, c’est quelque chose que tu ressens énormément. Tu sens que tu n’es pas seul. C’est une expérience à vivre », avouait l’ancien adjoint du Canadien qui fait désormais partie du personnel d’entraîneurs du Red Bull de Munich en Ligue d’élite allemande.
SOUVENIRS INCROYABLES
Jodoin était de l’aventure lors du dernier podium en Europe du Canada en Tchéquie, en 2008. S’il ne peut mettre le bobo sur ce qui explique cette disette sur les patinoires européennes, l’homme de hockey conserve des souvenirs impérissables de ses voyages du temps des Fêtes.
« Tu es presque parti pour un mois. Tu quittes ton équipe, tu vis de l’émotion au maximum et l’intensité est à un niveau tellement grand. Quand tu reviens avec ton équipe, c’est presque décevant. Tu atteins des sommets émotionnels vraiment palpitants. J’ai eu beaucoup de plaisir. »