Le Journal de Montreal

Les skieurs élèvent la voix

Une semaine plus tard, ils en ont encore long à dire sur la piste d’Alta Badia

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BORMIO, Italie | (AFP) Les skieurs de la Coupe du monde ont rendez-vous aujourd’hui, pour une double ration de descentes puis un combiné à Bormio, en Italie, après avoir lourdement critiqué la piste proposée le week-end dernier à Alta Badia.

Bormio a récupéré la descente annulée de Val Gardena la semaine dernière et propose donc une double dose (aujourd’hui et demain). Plusieurs skieurs arrivent ainsi sur les lieux contrariés, après le géant et le géant parallèle d’Alta Badia de dimanche et lundi, courus selon eux sur une piste indigne, faisant donc monter la pression avant l’une des pistes les plus exigeantes du circuit.

« Il y a eu beaucoup de “déchets” avec plusieurs blessures parce que la piste n’était pas prête du tout. Il y a eu beaucoup d’amateurism­e, une organisati­on pas très bonne », a regretté le Français Alexis Pinturault, qui s’est blessé à la cuisse gauche (lésion musculaire) et tente de récupérer avant le combiné prévu dimanche.

BLESSURE SÉRIEUSE

Le prodige suisse Marco Odermatt s’est blessé dimanche et a été opéré lundi au ménisque externe du genou droit, pour un retour annoncé au mieux un peu avant la fin de la saison.

« Si ce genre de piste est acceptable pour une course, c’est vraiment très “limite” », a déclaré le vainqueur du géant, le Norvégien Henrik Kristoffer­sen. Je ne blâme pas les organisate­urs, car ils font ce que la FIS (Fédération internatio­nale de ski) leur dit de faire. Peut-être que la course était juste, mais elle était moche, car tout le monde a skié moche ».

C’est bien la FIS qui concentre les critiques des skieurs et notamment du Français Victor Muffat-Jeandet.

« Félicitati­ons à la FIS pour une nouvelle magnifique préparatio­n de course et un super spectacle, écrit-il sur ses réseaux sociaux de façon ironique. Je n’ai jamais vu ça depuis mes débuts en Coupe du monde (en 2009) (...). Je pense que la FIS a les moyens suffisants pour dédier une équipe seulement à la préparatio­n des pistes et que ce soit fait bien en amont, pas quelques jours avant les courses seulement ».

« C’est une question de sécurité et pour montrer notre sport sous son meilleur jour avec du spectacle pour le public », ajoute Muffat-Jeandet, qui critique régulièrem­ent la FIS, comme d’autres skieurs, estimant qu’elle n’écoute pas assez la voix des athlètes.

Pour chaque course de Coupe du monde, les skieurs ont un représenta­nt qui peut dialoguer avec la FIS et l’organisate­ur, mais qui jouit d’une influence très limitée.

Il arrive aux compétiteu­rs de tenter de faire la différence, comme à Val-d’Isère il y a deux semaines. Plusieurs s’étaient réunis avant le slalom pour exprimer leur volonté de ne pas skier dans des conditions météo trop défavorabl­es : la course avait bien été annulée.

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PHOTO D’ARCHIVES AFP Le Suisse Marco Odermatt s’est gravement blessé lors de la descente de dimanche dernier à Alta Badia et a dû se faire opérer lundi.

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