Le Journal de Montreal

DÉCISION DIFFICILE

Tre-Vaughn Minott a longuement réfléchi avant d’accepter de rejoindre l’Académie de la NBA

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Son moment de réflexion et sa réticence à rejoindre l’Académie de la NBA dépassaien­t l’entendemen­t. Poussé par ses camarades, les membres de sa famille et des entraîneur­s, Tre-Vaughn Minott a finalement accepté de s’exiler à Mexico en septembre dernier.

N’importe quel athlète mesurant 6 pi 10 po doté de talent aurait accepté l’invitation sur-le-champ, sans même réfléchir ne serait-ce qu’une seconde.

Pourquoi Tre-Vaughn ? Il a baissé les yeux et s’est esclaffé en entrevue avec

Le Journal de Montréal avant le dernier match du tournoi à Saint-Lambert.

« Parce que je ne voulais pas quitter ma maison et ma famille. C’est dur à faire », a-t-il plaidé. Avec raison, il s’agit d’un déracineme­nt important, surtout pour un jeune athlète qui n’a jamais vécu pareil chamboulem­ent dans sa vie.

« J’avais même refusé au départ, a-t-il renchéri. Tous mes amis m’ont dit que j’avais tort, que je devais me rendre au Mexique. On me disait que j’étais fou de ne pas saisir l’opportunit­é. Je suis finalement revenu à la raison.

Jouer collégial au Québec ou jouer pour l’Académie de la NBA, il y a une très grande différence, a raconse té celui qui décrit comme un casanier. C’était plus bénémon fique pour avenir d’aller au Mexique afin de poursuivre mon développem­ent. »

SACRIFICES

Un entraîneur lui a aussi fait comque prendre quitter la maison n’était pas si catastrofa­isait phique. Il deux pas vers l’arrière dans sa vie perpour sonnelle ensuite en faire un très grand dans sa vie profession­nelle. À 6 pi 10, grandir dans le cocon de la NBA, on parle plutôt de pas de géant...

Il a sauté dans l’avion, cap sur la capimexiso­n tale caine. À arrivée, les Québécois Olivier-Maxence

Prosper et Benedict Mathurin l’attendaien­t à bras ouverts. Ils ont ainsi contribué à lui éviter le mal du pays.

« Je ne les remerciera­i jamais assez. Ils ont rendu la transition plus facile comme je les connaissai­s déjà. Ils sont comme mes frères. Je n’étais pas seul et on vivait tous la même aventure. Ils m’ont tellement aidé et ils continuent à me pousser dans le processus.

Parfois, quand l’envie et l’entrain n’y sont pas à mon réveil le matin, ils me rappellent mes objectifs. Ils me poussent à me dépasser. »

C’est que, selon son récit, Minott se décrit comme un joueur « un peu paresseux ».

« Quand je jouais au Québec, je me disais que c’était suffisant et que j’avais encore du temps devant moi avant de percer, a expliqué le centre grand format pesant 247 livres.

Je me suis aperçu à l’Académie que je ne peux plus attendre. Je dois travailler dès maintenant et montrer toute ma volonté. Il fallait que je me réveille, car ce que je veux faire dans la vie, c’est jouer au basket. »

AVEC LES « GRANDS »

Lorsque mis au fait de ses propos, Walter Roese a froncé les sourcils. Il n’estime pas que son nouveau poulain est paresseux. Il voit un jeune homme réservé, intelligen­t, qui a toujours joué avec des plus « petits ». « Il était peut-être dans sa zone de confort. Sans pousser la machine à sa grandeur, il parvenait à bien jouer. Maintenant, le niveau de jeu est plus élevé. Les gars sont aussi grands que lui. Il est donc plus conscient sur le terrain. Il doit entre autres améliorer sa vitesse d’exécution », a mentionné celui qui l’utilise à diverses positions. Minott souhaite que ce passage au Mexique soit sa rampe de lancement vers les université­s américaine­s.

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN

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