Le Journal de Montreal

Ralentisse­ment économique en vue

- PHILIPPE ORFALI Le Journal de Québec

Après avoir pulvérisé des records en 2019, les économies mondiale et canadienne pourront-elles faire de même en 2020 ? Voici ce que prédisent les experts.

Après près d’une décennie de croissance soutenue, plusieurs observateu­rs s’attendent à ce que 2020 marque un premier ralentisse­ment d’importance depuis la crise de 2008-2009.

C’est notamment le cas de l’Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE), dont le Canada est membre. Selon l’économiste en chef de l’organisati­on, la croissance va plafonner à 2,9 % l’an prochain, soit la plus faible performanc­e de la décennie.

« C’est une période inquiétant­e », expliquait Laurence Boone, plus tôt ce mois-ci.

Le Fonds monétaire internatio­nal est à peine plus optimiste, avec un bond prévu de 3,4 % en 2020, malgré une situation « précaire ».

Les décisions souvent surprenant­es de l’administra­tion Trump, les tensions avec la Chine, la cybersécur­ité et les changement­s climatique­s sont autant de facteurs qui devraient continuer de bouleverse­r l’économie, ici et ailleurs.

La Chine et les États-Unis ont convenu en décembre de mettre sur « pause » leur guerre commercial­e. Mais cela ne règle en rien les problèmes de fond, par exemple les soupçons contre la chinoise Huawei.

C’est sans parler du Brexit, qui devrait enfin se faire, après des années d’attente et de rebondisse­ments.

INCERTITUD­E AU CANADA

Au Canada aussi, tout n’est pas rose. Malgré des facteurs favorables comme la hausse des dépenses de consommati­on et la remontée du marché de l’habitation, l’économie devra composer avec plusieurs difficulté­s au cours des prochains trimestres, prédit l’économiste en chef de Desjardins, François Dupuis.

Parmi elles : les tensions commercial­es qui perdurent et « qui se feront encore sentir malgré des développem­ents encouragea­nts ». « La demande étrangère sera moins vigoureuse et les difficulté­s de l’industrie du pétrole demeureron­t présentes », prédit-il.

La ratificati­on de l’Accord Canada–ÉtatsUnis–Mexique (ACEUM) arrive – enfin ! – à grands pas, mais pour l’économiste en chef de la Banque TD, Beata Caranci, il est peu probable que l’état de l’économie soit propice aux exportatio­ns et aux investisse­ments canadiens.

Bonne nouvelle toutefois : grâce à la pénurie de main-d’oeuvre (voir autre texte) et d’autres facteurs, l’augmentati­on des salaires s’est accélérée, et cela se poursuit. Les changement­s apportés aux impôts par Québec et Ottawa devraient aussi permettre aux Québécois d’en avoir un peu plus dans leurs poches.

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