Ralentissement économique en vue
Après avoir pulvérisé des records en 2019, les économies mondiale et canadienne pourront-elles faire de même en 2020 ? Voici ce que prédisent les experts.
Après près d’une décennie de croissance soutenue, plusieurs observateurs s’attendent à ce que 2020 marque un premier ralentissement d’importance depuis la crise de 2008-2009.
C’est notamment le cas de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont le Canada est membre. Selon l’économiste en chef de l’organisation, la croissance va plafonner à 2,9 % l’an prochain, soit la plus faible performance de la décennie.
« C’est une période inquiétante », expliquait Laurence Boone, plus tôt ce mois-ci.
Le Fonds monétaire international est à peine plus optimiste, avec un bond prévu de 3,4 % en 2020, malgré une situation « précaire ».
Les décisions souvent surprenantes de l’administration Trump, les tensions avec la Chine, la cybersécurité et les changements climatiques sont autant de facteurs qui devraient continuer de bouleverser l’économie, ici et ailleurs.
La Chine et les États-Unis ont convenu en décembre de mettre sur « pause » leur guerre commerciale. Mais cela ne règle en rien les problèmes de fond, par exemple les soupçons contre la chinoise Huawei.
C’est sans parler du Brexit, qui devrait enfin se faire, après des années d’attente et de rebondissements.
INCERTITUDE AU CANADA
Au Canada aussi, tout n’est pas rose. Malgré des facteurs favorables comme la hausse des dépenses de consommation et la remontée du marché de l’habitation, l’économie devra composer avec plusieurs difficultés au cours des prochains trimestres, prédit l’économiste en chef de Desjardins, François Dupuis.
Parmi elles : les tensions commerciales qui perdurent et « qui se feront encore sentir malgré des développements encourageants ». « La demande étrangère sera moins vigoureuse et les difficultés de l’industrie du pétrole demeureront présentes », prédit-il.
La ratification de l’Accord Canada–ÉtatsUnis–Mexique (ACEUM) arrive – enfin ! – à grands pas, mais pour l’économiste en chef de la Banque TD, Beata Caranci, il est peu probable que l’état de l’économie soit propice aux exportations et aux investissements canadiens.
Bonne nouvelle toutefois : grâce à la pénurie de main-d’oeuvre (voir autre texte) et d’autres facteurs, l’augmentation des salaires s’est accélérée, et cela se poursuit. Les changements apportés aux impôts par Québec et Ottawa devraient aussi permettre aux Québécois d’en avoir un peu plus dans leurs poches.