Incompréhension pour ses proches et des organismes
Les proches d’Antonio De Felice sont encore abasourdis, même des mois après sa mort, ne comprenant pas qu’un hôpital lui ait d’abord parlé d’argent plutôt que de soins.
« Pour que Tony se rende en taxi à l’urgence, c’est parce qu’il ne
feelait vraiment pas [...] Et si tu t’en vas à l’Institut de cardiologie, ce n’est pas parce que tu as mal à la tête », rage encore Precilla Bachelili, près d’un an plus tard.
Son fils de 13 ans vient de passer son premier Noël sans figure paternelle à ses côtés.
Une pensée crève-coeur alors qu’il a traversé une dernière année « extrêmement difficile » à la suite du décès soudain de son père, en février.
Mme Bachelili souligne que son ex-conjoint, avec qui elle était restée en très bons termes, avait déjà été opéré au coeur à l’Institut de cardiologie.
La famille est restée dans l’incompréhension totale à la suite du décès de M. De Felice, dit-elle, ne comprenant pas comment un hôpital l’a laissé partir sans l’évaluer.
Sa fille de 18 ans, Meagan De Felice, espère quant à elle que la recommandation du coroner sera suivie partout.
« Parce que la vie de quelqu’un peut être en jeu », insiste-t-elle.
En cette période des Fêtes, elle garde en mémoire le souvenir d’un père aimant et aimé.
MISSION OUBLIÉE
« La mission première d’un hôpital, c’est de soigner le monde », renchérit le président du Conseil de la protection des malades, Paul Brunet.
« On est rendus tellement bureaucratisés qu’on a oublié pourquoi ça existe un hôpital », déplore-t-il.
Surtout, il se demande pourquoi on ne semble pas avoir demandé à voir le permis de conduire de M. De Felice ou une autre preuve de résidence au Québec.
« Une fois que tu prouves que tu es résident au Québec, il ne te manque plus grand-chose pour avoir des soins », souffle-t-il.
« C’est inacceptable », lance à son tour le président du Regroupement provincial des comités des usagers, Claude Ménard, appelant les hôpitaux à offrir d’abord l’ensemble des soins aux patients qui se présentent chez eux.