Le Journal de Montreal

Les amateurs de fruits de mer paient bien plus cher

- SIMON GAMACHE-FORTIN

RIMOUSKI | Les exportatio­ns de fruits de mer ont littéralem­ent explosé en 10 ans au pays. Si c’est une bonne nouvelle pour l’industrie, c’est une tout autre histoire pour les consommate­urs.

« La demande et les quotas, ça crée une augmentati­on des prix. C’est sûr que le consommate­ur est affecté par une augmentati­on des prix, mais en même temps, nos produits sont tellement de qualité qu’ils sont appréciés et demandés », a expliqué Henry Clapperton, président des Pêcheries de l’Estuaire, une poissonner­ie de Rimouski.

Les exportatio­ns de fruits de mer ont explosé en 10 ans atteignant 6,9 milliards de dollars en 2018. C’est plus du double des exportatio­ns en 2008, selon les données de Pêches et Océans Canada.

EN DEMANDE

Le homard, le saumon, le crabe des neiges et la crevette sont des produits particuliè­rement demandés sur le marché mondial.

Par exemple, le crabe des neiges vivant se vendait 8,95 $ la livre cette année, c’est un dollar de plus qu’en 2018. Cette situation s’explique parce que les quotas ont été revus à la baisse cette année, même si la demande est en hausse à l’étranger.

Outre le crabe des neiges, le homard, le saumon et la crevette sont également des produits particuliè­rement populaires sur le marché internatio­nal.

En 2018, la valeur des exportatio­ns de fruits de mer se chiffrait à 6,9 milliards de dollars en 2018, deux fois plus qu’en 2008, selon les données de Pêches et Océans Canada.

Dans ce contexte, il est difficile pour les consommate­urs locaux d’en avoir pour leur argent.

PRÊTS À PAYER

« Il faut avoir les bons contacts », a indiqué Sarah Landry, copropriét­aire de la Poissonner­ie Gagnon à Rimouski.

Elle assure cependant que les clients sont prêts à payer plus pour des produits frais et locaux. Ils posent d’ailleurs beaucoup plus de questions sur la provenance des produits, a-t-elle remarqué.

Avec la forte demande internatio­nale, l’approvisio­nnement en produit devient aussi un défi pour les poissonner­ies locales. Elles doivent être en contact avec un plus grand nombre de fournisseu­rs.

« Le problème, c’est qu’on n’a pas nécessaire­ment accès à ce que l’on voudrait comme produit. Il faut être beaucoup plus prévoyant. On prend des bons fournisseu­rs et de bons contacts. Faut vraiment travailler le réseau en arrière-scène, beaucoup plus qu’avant », a ajouté Sarah Landry.

Selon un document de Pêches et Océans Canada, la valeur des exportatio­ns de fruits de mer risque encore d’augmenter dans les prochaines années. On parle d’une hausse de 40 % d’ici 2027.

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