Un appel à sauver le patrimoine musical
Inquiétude après des licenciements à Notre-Dame PARIS | (AFP) Un collectif « d’artistes et d’intellectuels » a lancé hier un appel à « sauver le patrimoine musical de NotreDame » après cinq licenciements à la Maîtrise de la cathédrale, à la suite de l’in
Dans ce texte publié dans le quotidien Le Figaro, près d’une trentaine de signataires – écrivains, médiévistes, musicologues, musiciens, théologiens, religieux – s’inquiètent notamment du licenciement du chef de département de musique sacrée médiévale, Sylvain Dieudonné, dont ils qualifient l’action « d’actif patrimonial, culturel et liturgique incomparable [...] qui a mis au jour le patrimoine musical propre à la cathédrale, révélant une authentique école de Paris qui, du XIIe au XVIe siècles, a produit un répertoire d’une très haute valeur musicale ».
La Maîtrise Notre-Dame de Paris assure un enseignement complet dans le domaine du chant soliste et choral. Or, relèvent-ils, « liturgiquement, un office grégorien, tous les dimanches matin, assurait la vitalité de ce patrimoine religieux et montrait ainsi la solidarité de la tradition que dévoile la liturgie ».
« À la faveur de l’incendie de la cathédrale, il est à redouter que certains, mesurant la marque mondiale que pouvait être Notre-Dame de Paris, ne soient tentés de transformer la maîtrise en une sorte de remake des Choeurs de l’Armée rouge, destinée à se produire dans le monde entier en baladant une marque », écrivent-ils encore.
« ABUSIFS ET INJUSTIFIÉS »
Un collectif de 22 étudiants du choeur, d’anciens chanteurs et des parents avaient dénoncé dans un communiqué publié le 17 décembre « des procédures extrêmement graves de cinq licenciements, totalement abusifs et injustifiés » et annoncé qu’ils refusaient de chanter le soir même à un concert prévu dans l’église Saint-Sulpice.
L’association Musique sacrée à NotreDame de Paris, qui gère la Maîtrise, avait justifié les licenciements comme des mesures d’assainissement budgétaire indispensables, soulignant que l’incendie du 15 avril et « la réduction substantielle de notre saison de concerts ont entraîné en quelques mois la perte d’un quart de notre budget de fonctionnement ».
Ces mesures « n’entraînent nullement l’arrêt de la pratique du chant grégorien et de la musique médiévale, ni de leur enseignement », avait assuré l’association.