Le Journal de Montreal

Je hais Noël et tout ce qui s’y rattache

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai toujours détesté le temps des fêtes, d’aussi loin que je remonte dans le temps. Quand j’étais jeune et qu’il fallait aller chez nos grands-parents maternels pour le réveillon et chez nos grands-parents paternels pour le repas du midi, le jour de l’An, je prenais ça comme une punition et je me cachais souvent dans l’amoncellem­ent de manteaux sur les lits des grands-parents pour qu’on m’oublie.

On était obligés, nous les enfants, de se laisser embrasser par un paquet de monde qu’on connaissai­t à peine et qu’on ne voyait normalemen­t qu’une fois par année. J’étais un enfant sauvage et je détestais que mes parents me forcent à vivre « en famille » ces jours de congé que j’aurais préféré passer à lire dans le silence de ma chambre.

Ce pensum me fut imposé jusqu’à l’âge de 18 ans, quand j’ai dit à mes parents que c’était fini la parade de Noël où on servait de chiens savants à des adultes qui n’avaient pas envie de se voir, mais qui le faisaient pour avoir l’air « d’aimer la famille ».

Pas besoin de vous dire qu’une fois devenu adulte, majeur et vacciné, j’ai cessé à tout jamais de me plier à ces rencontres familiales forcées. Je suis un solitaire, je l’admets, et ç’a toujours peiné mes parents, mais je ne vois pas pourquoi je serais obligé de me forcer à aimer ça quand je le hais ! Notre père est décédé, mais notre mère vit encore et elle ne lâche pas le morceau. Il semble, selon mes proches, qu’elle manifeste chaque année le manque qu’elle a de ma présence chez elle pour célébrer.

Je ne demande à personne de penser comme moi, alors je souhaitera­is qu’on me laisse penser comme je veux. Ce n’est quand même pas rendu à 60 ans que je devrais déroger à mes principes pour faire plaisir à ma mère qui, de toute façon, rendue à 93 ans, n’a plus toute sa tête.

Guy

Effectivem­ent, personne n’a à se plier aux désirs des autres. Mais dans l’esprit de redonner à nos parents un peu de ce qu’ils nous ont donné, on peut se sentir redevable envers eux. À vous de voir dans quelle mesure le fait d’en priver votre mère aura des conséquenc­es sur votre avenir.

La crise de la laïcité

Pourquoi les gens du Québec, les « de souche », jugent tant les gens des autres cultures parce qu’ils s’habillent différemme­nt ? Entendez ici les musulmans, bien évidemment. Un habillemen­t ne rend pas moins intelligen­t ou moins impliqué dans une société. La valeur qu’on accorde à ces personnes devrait être basée avant tout sur ce que ces gens nous apportent en matière économique et en matière de protection de la langue.

Pourra-t-on un jour apprendre à juger les immigrants sur leurs valeurs et leur contributi­on réelle à leur société d’adoption, plutôt qu’en fonction des vêtements qu’ils portent ? Ce délire collectif au sujet des vêtements portés par les musulmanes est bien sûr exacerbé par les médias. Quand aura-t-on assez de jugeote pour se faire une idée par nous-mêmes ?

La violence dont on accuse les seuls musulmans vient de divers groupes ethniques, y compris de « pure laine québécois ». La violence est partout, ici, même dans les cours d’école. Au lieu de garder notre village gaulois replié sur lui-même, acceptons donc la différence apportée par la colonie musulmane qui parle bien son français et qui élève bien ses enfants.

Anonyme

J’ai l’impression que vous faites un amalgame entre la vie quotidienn­e au Québec et la loi 21. Même si certains Québécois craignent les étrangers, je ne crois pas que ce soit le fait de la majorité. Quant à la loi sur l’interdicti­on du port de signes religieux ostentatoi­res (loi 21), elle ne concerne que les fonctionna­ires de l’État en poste d’autorité, en aucun cas les gens de la rue.

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