Le Journal de Montreal

Zlatan de retour avec l’AC Milan

Le flamboyant attaquant officialis­e son arrivée avec l’équipe italienne après deux ans en MLS

- Mes secrets

MILAN | (AFP) Même look, même carrure impression­nante, même ego surdimensi­onné... et même efficacité ? Le Suédois Zlatan Ibrahimovi­c retourne, pour un ultime défi, à l’AC Milan pour prouver qu’à 38 ans, il est toujours la mégastar qu’il clame être.

Entre son départ des États-Unis début novembre et l’officialis­ation de son retour, hier, il fallait scruter la rubrique des faits divers pour trouver la trace de l’attaquant.

La statue de bronze à son effigie dans sa ville natale de Malmö a été régulièrem­ent dégradée par des fans qui ne lui ont pas pardonné son entrée au capital d’un club rival de Stockholm.

Ses sens de la provocatio­n et du contrepied sont, eux, bien intacts, au point que Zlatan a perdu certains de ses fans de la première heure, qui avaient jusque-là toujours défendu le surdoué du quartier populaire de Rosengard.

ROI DES PHRASES-CHOCS

Aujourd’hui, que reste-t-il de cet enfant prodige, devenu l’un des meilleurs avantcentr­es de sa génération ? À l’AC Milan, club où il a déjà brillé entre 2010 et 2012, il sera question d’héritage pour le joueur qui revendique avoir changé l’histoire de son sport : « Le soccer, c’est moi » (I

am football), a-t-il sobrement intitulé sa seconde autobiogra­phie, publiée en 2018.

Ibrahimovi­c, c’est d’abord des saillies imparables. « Maintenant, retournez voir du baseball », a-t-il lancé en guise d’adieu à ses supporters du Galaxy de Los Angeles, où il a été, entre 2018 et 2019, le meilleur joueur de la Major League Soccer (MLS), « et de loin », selon ses termes.

En Californie, il s’est refait une santé (54 buts en tout), prouvant qu’il avait encore des jambes après plusieurs blessures qui ont précipité son départ de Manchester United, dont une rupture des ligaments croisés d’un genou en 2017.

Normal : « les lions ne récupèrent pas comme les humains », avait-il expliqué.

Zlatan le showman avait auparavant servi les médias français lors de son passage remarqué au Paris Saint-Germain (2012/16), où il avait promis de rester « s’ils remplacent la tour Eiffel par (sa) statue », de sa grosse voix avec un accent balkanique qui rappelle ses origines.

Au PSG, « je suis arrivé comme un roi, je repars comme une légende », a-t-il encore dit en quittant le club où il n’y avait « rien » avant lui.

La France ? « Pays de merde » qu’il a « placé sur la carte du monde »... Peu de footballeu­rs peuvent se targuer d’avoir fait réagir à leurs déclaratio­ns des éditoriali­stes et un premier ministre.

Mais la force d’Ibrahimovi­c, c’est de posséder ce talent à même d’assumer ses piques verbales. Il parle, mais marque aussi des buts d’anthologie, avec un sens du spectacle qui découle en partie de son apprentiss­age, enfant, des arts martiaux.

Il a délecté les partisans de ses buts « kung-fu », en extension, ou de ses inspiratio­ns géniales, comme son retourné de plus de 35 mètres contre l’Angleterre en 2012, ou son slalom en 2004 avec l’Ajax Amsterdam, driblant six joueurs avant de battre le gardien, qui a lancé sa carrière.

PROFESSION­NEL EXEMPLAIRE

Au PSG, il est devenu le meilleur marqueur de l’histoire du club, avec 156 buts en 180 matchs, avant d’être dépassé par Edinson Cavani. Deux fois soulier d’or de la Serie A, en 2009 avec l’Inter et en 2012 avec l’AC Milan, il possède aussi le record de la sélection suédoise (62 buts).

Sa première année avec Manchester United a été une réussite, avec 28 buts en 46 matchs, avant sa déchirure des ligaments d’un genou. Progressiv­ement mis sur la touche, la faute aussi à la concurrenc­e de Romelu Lukaku, « Ibra » a quitté l’Europe en mars 2018 sur une dernière note mitigée.

À l’âge où la plupart des joueurs sont sur le déclin, le natif de Malmö tente d’étirer encore une histoire déjà très riche (Ajax Amsterdam, Juventus, Inter Milan, Barcelone, AC Milan, PSG, Manchester United) où il a presque tout gagné — sauf la Ligue des Champions —, pour s’offrir une porte de sortie à la hauteur de son talent.

C’est en outre un profession­nel toujours exemplaire, comme l’avait raconté Carlo Ancelotti. Dans un livre,

d’entraîneur, il explique qu’on lui avait présenté Zlatan comme « un joueur difficile à gérer ».

Mais il a découvert au PSG un joueur « très disponible et profession­nel, toujours concentré sur son travail ».

« Son caractère fascinant et sa constance extraordin­aire à l’entraîneme­nt ont toujours été des exemples pour ses coéquipier­s », exposait encore l’Italien.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? Zlatan Ibrahimovi­c a porté les couleurs de l’AC Milan entre 2010 et 2012.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP Zlatan Ibrahimovi­c a porté les couleurs de l’AC Milan entre 2010 et 2012.

Newspapers in French

Newspapers from Canada