L’intelligence artificielle pour freiner le fléau ?
Le Québec devrait recourir à l’intelligence artificielle pour freiner le fléau de l’exploitation sexuelle, suggère l’organisme du Y des femmes de Montréal.
« Oui, Montréal est une plaque tournante pour l’industrie du sexe, mais elle l’est aussi pour l’intelligence artificielle. Alors peut-on profiter de cette dernière expertise pour contrer l’exploitation sexuelle ? », insiste la directrice générale de l’organisme, Mélanie Thivierge.
Selon elle, une simple détection de motsclés pourrait être faite sur les réseaux sociaux, lieu de prédilection pour les proxénètes afin d’appâter leurs victimes.
« L’intelligence artificielle, on s’en sert à des fins de marketing. On se cherche une paire de bottes une fois sur internet et on est ensuite bombardé par des publicités sur les réseaux sociaux. Pourquoi ne pas se servir de cette expertise de façon constructive ? », propose Mme Thivierge.
« Par exemple, on pourrait repérer le vocabulaire que les recruteurs utilisent sur les réseaux sociaux et intervenir rapidement », a-t-elle ajouté.
MANQUE DE FORMATION
Par ailleurs, un médecin et une infirmière sont venus partager hier avec les élus leur inquiétude quant au manque de connaissance face à l’exploitation sexuelle dans le milieu de la santé.
« Tous les travailleurs en santé n’ont pas les habiletés à reconnaître l’exploitation sexuelle. Nous, les médecins, nous apprenons par la littérature qui est publiée. Et il n’y en a pas beaucoup qui concerne l’exploitation sexuelle. Comme médecin aux soins intensifs, je suis bien formé pour les problèmes aigus. Les problèmes de traumatismes psychologiques, c’est plus à long terme, ce n’est pas une solution rapide », a expliqué le Dr Farhan Bhanji, pédiatre aux soins intensifs.
La majorité des victimes d’exploitation sexuelle consultent à un moment les services d’urgence, estime Françoise Filion, professeure en sciences infirmières à l’Université McGill. Pourtant, aucune formation n’est donnée aux travailleurs de la santé pour les aider à détecter ces signes pour aider ces victimes.
« C’est une occasion perdue de soin. Très souvent, les victimes n’auront que quelques minutes avec un professionnel de la santé et ce moment est privilégié pour détecter les signes et établir un lien de confiance », a-t-elle dit.