Michel Cadotte obtient sa libération
L’homme avait tué sa femme malade par compassion
Le Montréalais qui a tué par compassion sa femme atteinte d’Alzheimer a finalement obtenu sa libération conditionnelle, hier, afin d’aller en maison de transition.
« Vous êtes en mesure de purger votre peine dans un cadre moins restrictif que l’incarcération, tout en ne représentant pas un risque indu pour la société », peut-on lire dans le rapport de la Commission québécoise des libérations conditionnelles concernant Michel Cadotte, rendu hier.
Cadotte, 58 ans, purge depuis mai une peine de deux ans moins un jour de prison, pour l’homicide involontaire de sa femme, Jocelyne Lizotte, commis en février 2017 dans un CHSLD.
Mme Lizotte souffrait de la maladie d’Alzheimer et s’était fait refuser l’aide médicale à mourir ; et après des années à s’occuper d’elle, Cadotte avait « craqué » et l’avait étouffée avec un oreiller.
NOUVELLE CONJOINTE
Une fois en détention, Cadotte a été mis en contact avec Isabel Petit, une femme très impliquée dans la cause de la détresse vécue par les aidants naturels.
« Vous l’avez inscrite comme conjointe en détention et une relation amicale puis amoureuse s’est développée en l’espace d’environ trois mois », notent les commissaires.
Lors d’un passage devant la Commission à l’automne dernier, les commissaires avaient critiqué le désir de Cadotte d’aller vivre chez elle, plutôt que d’aller en maison de transition, et avaient refusé sa libération.
« Vous ne vous êtes pas découragé, vous avez entrepris plusieurs programmes, en plus de continuer à réfléchir aux conséquences de vos actes, notent les commissaires.
Avec l’aide de son avocate, Alexandra Paquette, Cadotte a cette fois eu gain de cause, en proposant d’aller en maison de transition.
« Vous avez élaboré un plan de sortie mieux adapté à vos besoins et vous reconnaissez la nécessité d’intégrer la société progressivement », peut-on lire dans le rapport soulignant son comportement exemplaire en détention.
En plus de sa peine de prison, Michel Cadotte a également été condamné à effectuer 240 heures de travaux communautaires.