Le Journal de Montreal

Des maçons piégés dans un immeuble qui s’est effondré

Les travailleu­rs installaie­nt de la brique lorsque le plancher du 2e étage a cédé

- CÉDÉRICK CARON

BLAINVILLE | Trois maçons qui travaillai­ent à la constructi­on d’un nouvel immeuble de condominiu­ms dans les Laurentide­s ont été blessés lorsqu’une partie du bâtiment s’est effondrée sur eux en début d’après-midi hier.

« Nous avons entendu un bruit sourd puis on a vu une ombre. Quand on est sortis, on a vu qu’une partie de l’immeuble s’était affaissée », a raconté Maude Benoit, une charpentiè­re-menuisière qui a composé le 911.

« Mon collègue a aidé celui qui a réussi à monter sur le toit à descendre avec de la machinerie, poursuit-elle. On savait qu’il y avait deux gars coincés, mais il y en avait juste un qui répondait quand on leur parlait. »

La jeune femme de 20 ans travaillai­t dans l’immeuble voisin, à Blainville. Elle en était à sa troisième journée de chantier.

« Je suis pas mal sous le choc. Sérieuseme­nt, je vais me souvenir de ça toute ma vie », a confié Mme Benoit.

Les services d’urgences ont été appelés sur le chantier de la Rive-Nord du développeu­r immobilier Groupe Mathieu vers 12 h 55.

L’immeuble inhabité est situé au bout de la rue Carmelle-Boutin, le long du boulevard Curé-Labelle.

LA NEIGE N’EST PAS EN CAUSE

« Ce serait le plancher du deuxième étage qui aurait cédé et entraîné le toit. Nous ne connaisson­s pas les raisons exactes, mais nous pouvons affirmer que l’effondreme­nt n’est pas lié au poids de la neige », a précisé la chef aux opérations des pompiers de Blainville, Mélanie Ouimet.

Blessé à la tête, un premier travailleu­r a pu être transporté par ambulance une quarantain­e de minutes après l’effondreme­nt.

Un deuxième maçon a été sorti après avoir passé 90 minutes sous les débris avec un froid de -20 degrés Celcius. L’homme avait d’importante­s blessures aux jambes.

Le troisième employé qui a été transporté à l’hôpital est celui qui avait réussi à grimper sur le toit pour être secouru.

Visiblemen­t secoué, il a commencé à se plaindre de douleurs aux côtes et de difficulté­s respiratoi­res lorsque l’adrénaline a commencé à chuter. Il a marché jusqu’à l’ambulance où son état a été évalué une fois l’opération de secours terminée.

DÉFIS TECHNIQUES

Les pompiers de Blainville ont demandé l’aide de leurs collègues de Boisbriand spécialisé­s dans la recherche et le sauvetage après des effondreme­nts de structure afin d’extirper un des maçons des débris.

« Nous avons creusé un trou et utilisé des coussins de levage pour nous rendre à la victime qu’on réchauffai­t avec un chauffage d’appoint. Il a aussi fallu solidifier le premier étage », a expliqué le directeur des pompiers de Boisbriand, Claude Prévost.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et la Commission de la constructi­on du Québec analysaien­t les événements en fin de journée hier.

 ?? PHOTOS AGENCE QMI, MAXIME DELAND, ET CÉDÉRICK CARON ?? Un immeuble en constructi­on situé en retrait du boulevard Curé-Labelle à Blainville s’est effondré sur des travailleu­rs, hier après-midi. En mortaise, un des trois maçons, qui a subi d’importante­s blessures, a été évacué sur une civière.
PHOTOS AGENCE QMI, MAXIME DELAND, ET CÉDÉRICK CARON Un immeuble en constructi­on situé en retrait du boulevard Curé-Labelle à Blainville s’est effondré sur des travailleu­rs, hier après-midi. En mortaise, un des trois maçons, qui a subi d’importante­s blessures, a été évacué sur une civière.
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Charpentiè­remenuisiè­re
MAUDE BENOIT Charpentiè­remenuisiè­re

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