Une meurtrière trans veut changer de prison
Elle dit vouloir être avec des femmes pour sa sécurité
Une meurtrière trans qui a changé de sexe une fois incarcérée se plaint d’être maintenue dans un pénitencier pour hommes et exige d’être transférée chez les femmes.
« Je me fais pogner la poitrine, j’ai eu des claques sur les fesses, ça arrive que des hommes passent quand je prends [ma] douche… C’est stressant, humiliant », a lancé Jamie Boulachanis, hier, au palais de justice de Montréal.
Boulachanis, 46 ans, purge depuis 2016 une peine de prison à vie pour le meurtre prémédité de Robert Tanguay, commis en 1997 dans une sablière de Rigaud, en Montérégie. Et c’est une fois en détention que la meurtrière, qui s’appelait alors John, a fait part de son désir de changer de sexe.
TRAITEMENT HORMONAL
Elle a subi un traitement hormonal et fait changer son genre au directeur de l’état civil, si bien qu’elle est maintenant une femme.
Or, malgré le changement de sexe, les services carcéraux refusent de la transférer au pénitencier de Joliette. Boulachanis s’est déjà évadée en 2013, en plus d’avoir réussi à éluder les autorités pendant des années après le meurtre.
« On lui a dit de suivre des programmes et, une fois que le risque [aura] diminué, ce sera possible [de la transférer] », a plaidé le procureur Dominique Guimond.
CONDITIONS DIFFICILES
Mais cette proposition ne convient pas à la meurtrière, qui a témoigné, hier, de ses conditions de détentions difficiles parmi des hommes.
« On m’a recommandé de me faire un chum pour ma protection, mais j’ai une copine, je n’ai pas à avoir de chum », a dit Boulachanis, qui souhaite subir une opération pour changer définitivement de sexe.
Les audiences se poursuivent jusqu’à demain, devant le juge Jean-François Buffoni. Jamie Boulachanis est représentée par Me Sylvie Bordelais.