Belle-mère Harper ?
Je n’aurais jamais cru que Stephen Harper se risquerait à faire partie du club peu enviable des belles-mères.
À la suite de la défaite de 2015, il s’était totalement retiré de la vie publique. Depuis, il a réservé ses apparitions publiques pour la scène internationale. On aurait cru qu’il résisterait à la tentation qui a eu raison de tant d’ex-chefs du Parti québécois.
Or, en faisant habilement savoir qu’il quittait le Fonds conservateur pour se donner le droit d’intervenir dans la course à la direction du PCC, Stephen Harper prend le risque de devenir la belle-mère conservatrice.
Dans le contexte actuel, le calcul est doublement dangereux pour l’unité du parti.
S.O.S ADN CONSERVATEUR…
Certains affirment que l’ex-premier ministre désire « bloquer la voie à Jean Charest », d’autres nuancent en disant qu’il s’agit plutôt de « protéger l’ADN du parti qu’il a cofondé. »
Peu importe, la démarche nous rappelle ses pires travers : ceux d’un politicien ultra-contrôlant, méfiant, convaincu qu’il a toujours raison.
Surtout, le signal est troublant. Comme s’il croyait que le Parti conservateur lui appartenait.
D’ailleurs, quel ADN veut-il protéger ? Celui d’un parti qui divise pour régner, prône les libertés individuelles en laissant le mouvement pro-vie noyauter des associations de comté ? L’ADN d’un parti qui se dit populiste, mais qui concentre le pouvoir dans les mains du premier ministre ?
S’il s’agit vraiment de protéger les valeurs fondamentales du PCC, pourquoi ne pas faire confiance au processus démocratique au coeur même de cet ADN si précieux ?
Surtout, en laissant entendre que l’âme du PCC est menacée, Stephen Harper ne fait que polariser davantage une course qui promet d’être déjà diviseuse entre les purs et durs et les progressistes.
Il a unifié la droite, l’a portée au pouvoir pendant plus de 9 ans, Stephen Harper doit maintenant la laisser voler de ses propres ailes.