Le Journal de Montreal

Explosion des sanctions contre les sites web uniquement en anglais

- FRANCIS HALIN

Le nombre d’entreprise­s condamnées par la Cour du Québec pour leur site web « in English only » a pratiqueme­nt triplé ces trois dernières années, passant de 6 à 17, a constaté Le Journal.

« Les condamnati­ons liées aux sites web représente­nt année après année environ la moitié des condamnati­ons totales. Malgré une augmentati­on de ces condamnati­ons au cours des trois dernières années, celles-ci demeurent peu nombreuses », a précisé la porte-parole de l’Office québécois de la langue française (OQLF), Chantal Bouchard.

En 2019, la Cour du Québec a condamné 17 entreprise­s en vertu de l’article 52 de la Charte de la langue française pour n’avoir pas « rédigé en français une publicatio­n commercial­e (dépliant, catalogue, brochure) y compris dans un site web », contre seulement 6 en 2017.

Chaque fois, la compagnie fautive a dû payer une amende de 1500 $.

« ANGLICISAT­ION RAMPANTE »

Bon an, mal an, l’Office reçoit près de 3000 plaintes. Quand elle reçoit une plainte, elle communique avec l’entreprise pour apporter les correctifs. Si rien n’est fait, elle lui envoie une mise en demeure et transmet le dossier au Directeur des poursuites criminelle­s et pénales (DPCP).

« De ces 3000 plaintes, environ 2 % seront transmises au DPCP, et un petit nombre de ces dossiers feront l’objet d’une condamnati­on », a expliqué la porte-parole de l’OQLF, Chantal Bouchard.

Pour le président du Mouvement Québec français, Maxime Laporte, la hausse du nombre de plaintes prouve que les campagnes de sensibilis­ation qui dénoncent « l’anglicisat­ion rampante » portent des fruits. Selon lui, il est grand temps que le gouverneme­nt Legault montre les dents. « Il faut rouvrir la loi 101. C’est absolument essentiel. Le statut de la langue s’érode. Toutes les données pointent dans le même sens, celui de la régression de la vitalité de la langue », a-t-il dénoncé.

Jointe par Le Journal, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) , qui représente plus de 50 000 entreprise­s ici, a préféré s’abstenir de commenter le dossier.

Même si la Charte de la langue française a été adoptée avant l’avènement des sites web, ceux-ci doivent en respecter les dispositio­ns.

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