Le Journal de Montreal

Canam redevient québécoise après l’aventure américaine

Le montant de la transactio­n s’élève à 840 millions de dollars canadiens

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Près de trois ans après avoir accueilli un fonds d’investisse­ment américain comme actionnair­e majoritair­e, la division canadienne du Groupe Canam est de nouveau la propriété de joueurs québécois.

L’entreprise beauceronn­e a annoncé, hier, avoir racheté l’ensemble des parts au Canada du fonds d’investisse­ment American Industrial Partners (AIP).

Pour y parvenir, la famille Dutil (Placements CMI) s’est associée avec la Caisse de dépôt et placement du Québec et au Fonds de solidarité FTQ.

La transactio­n qui s’élève à 840 millions $ CA comprend également l’acquisitio­n de certains actifs du côté des ÉtatsUnis. La nouvelle société sera détenue en parts égales par les trois actionnair­es.

« Cela a toujours été le but de redevenir québécois », indique Marcel Dutil, président du conseil d’administra­tion de Groupe Canam. L’entreprise est aujourd’hui dirigée par son fils Marc. « On veut maintenant continuer à prendre de l’expansion », poursuit-il.

Dès 2020, des investisse­ments de 20 M$ seront entre autres réalisés pour améliorer les installati­ons du fabricant de structures d’acier dans la capitale (voir autre texte).

La nouvelle société détiendra les usines de Canam Bâtiments situées à Saint-Gédéon-deBeauce, Bouchervil­le, Mississaug­a et Calgary, et celles de Canam Ponts à Québec, Laval et Shawinigan (TecFab).

Elle sera aussi propriétai­re des bureaux en Roumanie et en Inde, des activités d’installati­on de Stonebridg­e au New Jersey ainsi que des actifs de Canam Bridges à Claremont au New Hampshire.

MESURE TEMPORAIRE

En 2017, la direction du Groupe Canam s’était tournée vers le fonds d’investisse­ment privé new-yorkais AIP pour se retirer de la Bourse.

La firme américaine était alors devenue actionnair­e à 60 % du fleuron québécois fondé en 1960. La Caisse, la famille Dutil et le Fonds de solidarité FTQ se partageaie­nt les 40 % restant. L’achat de la totalité des actions représenta­it une valeur d’environ 875 millions $, incluant la dette. Ce partenaria­t devait durer entre « cinq et sept ans ».

Cette stratégie avait aussi été utilisée par la famille Dutil lors de la privatisat­ion, en 2015, du constructe­ur de semi-remorques

Manac.

Le fonds d’investisse­ment AIP demeurera tout de même copropriét­aire avec le trio québécois des filiales Canam Steel Corporatio­n et FabSouth, qui possèdent six usines. Groupe Canam espère aussi un jour racheter ses actifs.

« Nous n’avons pas acheté ces divisions, car le prix demandé était trop élevé », répond M. Dutil. « Au bon prix, oui, on peut penser qu’on pourrait les racheter au cours des prochaines années », dit-il.

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PHOTOS STEVENS LEBLANC L’usine Canam de Québec qui a participé à la constructi­on de la structure d’acier du pont Samuel De-Champlain, dans la métropole.
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Président du C.A.
MARCEL DUTIL Président du C.A.

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