Le Journal de Montreal

Brusque vague de licencieme­nts chez Mountain Equipment Co-op

- FRANCIS HALIN Le Journal,

Le détaillant d’articles de plein air de Vancouver Mountain Equipment Co-op (MEC) a licencié dimanche dernier plus d’une dizaine de travailleu­rs de son magasin du Marché Central à Montréal et au moins quatre autres à Longueuil.

« Ce qui me blesse, c’est que l’on a fait ça en moins de cinq minutes », a confié Tania Chatila-Amos, une ex-employée de Mountain Equipment Co-op (MEC) du Marché Central, qui a appris la mauvaise nouvelle hier matin, une journée après ses collègues.

ESCORTÉS HORS DU MAGASIN

« Quand tu travailles pour une coopérativ­e qui a de belles valeurs humaines, tu t’attends à mieux. Dimanche, on a senti qu’on était dans une grosse corporatio­n. On a même dû être escorté pour quitter le magasin », a déploré à son tour Nadine Chassé, en poste depuis six ans.

« Je peux aussi confirmer qu’un garde de sécurité externe était présent en magasin », a révélé un employé de la succursale de Longueuil, préférant garder l’anonymat pour éviter de faire des vagues parmi ceux qui restent à l’emploi de MEC.

Fondée en 1971, la coopérativ­e Mountain Equipment Co-op, qui a son siège social en Colombie-Britanniqu­e, possède aussi d’importants magasins à Laval et à Québec.

LE PDG SE FÉLICITE

Hier, donc quelques heures après ces licencieme­nts, le PDG, Phil Arrata, a publié une lettre ouverte pour se féliciter du chemin parcouru.

« Nous avons décidé d’investir dans nos magasins de détail et notre personnel ayant un lien direct avec la clientèle. Nous avons converti plus de 950 postes occasionne­ls (non permanents) en une combinaiso­n de plus de 950 postes à temps plein et à temps partiel », a détaillé le grand patron de MEC.

Au dernier trimestre, la coopérativ­e a essuyé une perte nette de 11,5 M$, comparativ­ement à un bénéfice net de 11,8 M$ à la même période l’an dernier, des chiffres écrits à l’encre rouge qui pourraient en partie expliquer la restructur­ation.

« Même si MEC n’est pas axée sur le profit de la même façon que le sont les magasins de détail auxquels nous faisons concurrenc­e, notre coopérativ­e doit quand même être rentable », a souligné son grand patron qui n’exclut pas de déménager son siège social.

Jointe par hier, la direction de la coopérativ­e n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue pour préciser l’ampleur des suppressio­ns d’emplois.

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