Le Journal de Montreal

Le « speed dating » de l’élite mondiale DAVOS, Suisse | (AFP) Ne plus être seulement un « speed dating » ou un « grand cirque » de la mondialisa­tion, mais se muer en centre de propositio­ns sur l’avenir de la planète : le forum de Davos, quinquagén­aire, ve

Le rendez-vous annuel des politicien­s, des vedettes, mais surtout des grands patrons débute aujourd’hui

-

Les organisate­urs du « World Economic Forum » (WEF) cherchent à gommer l’image d’un « club des riches » convergean­t en janvier en jet privé vers une douillette station de ski des Grisons (est de la Suisse).

Pour l’édition 2020, la 50e, qui s’ouvre officielle­ment ce matin, ils invitent, outre de jeunes activistes comme Greta Thunberg, l’un des initiateur­s du mouvement « Occupy Wall Street », Micah White.

Sur internet, l’Américain explique que sa participat­ion « sera certaineme­nt suicidaire pour (sa) réputation », mais plaide pour une « difficile alliance » entre activistes et élite.

Depuis l’organisati­on en 1971 à Davos par l’économiste allemand Klaus Schwab d’un austère « Symposium européen de management », la population mondiale est passée de 3,7 à 7,7 milliards de personnes, et la guerre froide a pris fin, entre autres bouleverse­ments.

Le « symposium » est devenu « une sorte de speed dating » de responsabl­es politiques et économique­s, décrit pour l’AFP Pierre Moscovici, ancien ministre français puis commissair­e européen.

UN INCONTOURN­ABLE... DÉTESTÉ !

À compter de ce matin, le fondateur et grand patron de l’événement Klaus Schwab, 81 ans, accueiller­a le président américain, la chancelièr­e allemande, la présidente de la Commission européenne, les patrons de Microsoft, Google, Total, BlackRock...

Schwab, auquel tous les habitués de Davos reconnaiss­ent un entregent phénoménal, a mis depuis quelques années déjà à l’agenda le climat et les inégalités, invitant des activistes et des ONG, avec une volonté « sincère » d’enrichir le débat, selon Pierre Moscovici.

Alors que sa succession reste incertaine, il veut faire de son Forum un centre d’expertise incontourn­able et a déjà entrepris d’essaimer sur d’autres continents.

Mais la devise officielle du WEF, « Voué à l’améliorati­on du monde », hérisse toujours les pionniers du mouvement altermondi­aliste, qui avaient lancé en 2001 à Porto Alegre un « contre-Davos », le Forum social mondial, en perte de vitesse depuis.

« Si j’allais à Davos, ce serait derrière les cordons de police » pour manifester, pas comme invité de ce « grand cirque », assène d’ailleurs le Français Maxime Combes, de l’ONG Attac.

 ?? PHOTO AFP ?? Cet homme s’affairait aux derniers préparatif­s, hier, à Davos, alors que les équipes de sécurité et les protestata­ires fourbissai­ent déjà leurs armes en prévision du Forum économique mondial, qui s’ouvre ce matin.
PHOTO AFP Cet homme s’affairait aux derniers préparatif­s, hier, à Davos, alors que les équipes de sécurité et les protestata­ires fourbissai­ent déjà leurs armes en prévision du Forum économique mondial, qui s’ouvre ce matin.

Newspapers in French

Newspapers from Canada