Le Journal de Montreal

Kovalchuk, le leader espéré

- – Propos recueillis par Gilles Moffet

On a beau avoir Carey Price devant le filet et Shea Weber à la ligne bleue, les récents succès d’Ilya Kovalchuk démontrent à quel point le Canadien avait besoin d’un leader à l’attaque.

Malgré tout le respect que j’ai envers Phillip Danault, Brendan Gallagher, Jonathan Drouin et, à la limite, Tomas Tatar, je constate qu’ils n’ont pas la dimension d’un Ilya Kovalchuk qui, je l’admets, me surprend.

Que Kovalchuk soit performant malgré ses 36 ans n’est pas le plus étonnant. Après tout, on parle d’un surdoué. Ce qui me réjouit, c’est son attitude, son engagement et son émotivité. Il démontre l’enthousias­me d’une recrue et, venant d’un joueur de sa stature, c’est contagieux.

En l’espace d’une dizaine de jours, il a transformé le Canadien. Il a pris le contrôle du vestiaire à un tel point que les joueurs semblent désormais croire que tout est possible. Il semble même avoir revigoré Carey Price.

Avez-vous vu la réaction de Price, samedi soir, lorsque son dernier arrêt a confirmé la victoire contre les Golden Knights en tirs de barrage ? Je n’ai jamais vu Price démontrer autant d’émotion, et Kovalchuk était tout aussi excité.

L’explosion de joie de Price est révélatric­e. Elle démontre qu’il croit encore aux chances du Canadien et par le fait même, il passe un message à Marc Bergevin. Il dit : « Marc, je veux gagner ! »

Les partisans croyaient que la saison était foutue, mais Kovalchuk avec sa fougue et son immense talent a redonné espoir à tout le monde. Je crois sincèremen­t que le Canadien est capable de causer des surprises, et dans le hockey d’aujourd’hui, tout est possible.

On l’a vu l’an dernier avec les Blues de St. Louis, mais il s’agit d’un exemple extrême. Regardez ce qui se passe avec les Blackhawks de Chicago. On les avait rayés de la course, mais ils viennent de gagner cinq matchs d’affilée, et ils ne sont plus qu’à trois points du portrait des séries.

De son côté, le Canadien est à six points de l’objectif et une séquence de quatre ou cinq victoires les ramènerait au plus fort de la lutte.

Maintenant, j’ai hâte de voir la chimie entre Kovalchuk, Gallagher et Drouin, lorsque ces derniers seront de retour. Ça pourrait faire des flammèches.

LE PLUS DOUÉ DEPUIS KOVALEV

Pour l’instant, Kovalchuk assume le rôle de leader à l’attaque et il inspire tout le monde. On avait besoin d’un joueur comme lui. On a eu Alexander Radulov pendant une saison, mais je dirais que c’est la première fois depuis Alex Kovalev que nous avons un joueur d’une telle dimension.

Je me rappellera­i toujours lorsque Bob Gainey avait acquis Kovalev le 2 mars 2004. J’étais avec le Canadien, et nous étions dans un souper d’équipe sur la route. On s’est tous dit : « Wow ! Quelle acquisitio­n ! »

Kovalev avait un talent fou. Ses débuts n’avaient pas été spectacula­ires, mais il avait connu toute une série contre les Bruins de Boston (5 buts et 3 aides en sept matchs).

Lors des entraîneme­nts, nous regardions les choses que Kovalev pouvait faire et nous étions tous en admiration. Je suis convaincu que Kovalchuk a le même effet sur ses jeunes coéquipier­s.

Ilya Kovalchuk va peut-être sauver la saison du Canadien

LE BON CÔTÉ DE MONTRÉAL

De plus, je crois qu’à 36 ans, le fait de jouer dans un marché comme Montréal le motive énormément. Ça peut même allonger sa carrière. Bravo à Marc Bergevin pour ce bon coup !

Les gens sont tombés en amour avec Kovalchuk ; il va peut-être sauver la saison du Canadien. Je vois mal comment Bergevin pourrait l’échanger. Ça serait une claque aux partisans.

En fait, je le verrais à Montréal pendant une ou deux autres saisons, pourvu qu’il ne cherche pas à faire sauter la banque.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER L’enthousias­me d’Ilya Kovalchuk est contagieux.

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