La responsabilité des autres
On a fait grand bruit de la venue de Greta Thunberg à Montréal et de la manifestation record sur le climat qui s’en est suivie. Pourtant, l’étalement urbain se poursuit, le parc automobile continue d’augmenter et de plus en plus de conducteurs remplacent leur voiture par un camion.
Fidèles à eux-mêmes, les gens veulent que les gouvernements agissent contre le réchauffement climatique, mais sans affecter leurs habitudes. Nous observions cette attitude sous l’ère Couillard avec des Québécois favorables à l’austérité, mais pour les autres.
Aujourd’hui, des citoyens sont pour le développement du transport en commun, mais pour leurs voisins.
S’AFFIRMER MOLLEMENT
Ce n’est pas qu’en matière environnementale que la balle est renvoyée à d’autres. Malgré les prétentions d’une fierté ragaillardie par le gouvernement Legault, les actions des citoyens s’avèrent souvent paradoxales avec les intentions poursuivies en culture, en langue ou en immigration.
Plusieurs pressent le ministre Jolin-Barrette en matière de défense et de promotion de la langue française. Il pourra à son gré faire adopter ses lois, mais si les Québécois ne s’offusquent pas plus de se faire livrer les repas prêts à cuisiner par les Goodfood, Cook It ou MissFresh, ou de prendre le café chez Second Cup, il continuera d’être tributaire des ratés de mise en oeuvre des politiques publiques.
Sur l’immigration et la laïcité, le ministre continue d’être l’objet de quolibets malgré un important appui populaire à ses projets de loi.
Étrangement, ce soutien s’étiole lorsque l’application de la loi dérange certains groupes.
BOTTINES ET BABINES
Relent du colonialisme, le Québec peine à porter fièrement ses attributions de nation lorsqu’on l’accuse de racisme identitaire. Pourtant, son affirmation nationale est légitime. Toutefois, elle ne peut pas être l’unique responsabilité du gouvernement. Elle trouvera toute sa légitimité dans un comportement citoyen cohérent avec ses aspirations nationales.
Dire et faire se conjuguent ensemble.