Québec a dépensé 360 000 $ pour un rapport qui n’apporte pas de réponses
Le gouvernement Legault a allongé 360 000 $ pour la production d’un rapport n’ayant pas permis de dresser un portrait des bambins qui ne fréquentent aucun service éducatif.
Après six mois de recherche, les auteurs du comité Agir pour que chaque tout-petit développe son plein potentiel en sont venus à la conclusion qu’il est impossible pour l’heure de retracer les 156 000 enfants d’âge préscolaire qui ne fréquentent ni une garderie ni la prématernelle.
« Les données dont nous disposons actuellement au Québec ne nous permettent pas de suivre la trajectoire des tout-petits ne bénéficiant pas de services éducatifs à l’enfance. […] Dans quels types de milieux se trouvent-ils ? Où sontils ? » demandent Jean-Pierre Hotte et Fannie Dagenais dans leur rapport rendu public jeudi.
En entrevue, Mme Dagenais reconnaît que cette situation est « préoccupante ». « Pour planifier de bonnes actions pour rejoindre les tout-petits des familles les plus vulnérables, on a besoin de données, on a besoin de savoir où ils se trouvent », précise-t-elle.
COFFRE À OUTILS
Malgré ce constat, le ministre Mathieu Lacombe estime que le rapport servira de « coffre à outils » pour son gouvernement au cours des prochains mois.
« Le deuxième objectif du rapport était de voir comment on peut mieux rejoindre les enfants qui ne sont pas dans les CPE et garderies, et il y a plusieurs pistes qui sont formulées », a-t-il dit.
Le ministère de la Famille a offert 45 000 $ aux groupes qui ont participé aux travaux du comité en consultant leurs membres. C’est ce qui a fait grimper la facture. Les associations de haltes-garderies et d’organismes communautaires ont notamment pris part au comité.
À la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec affiliées à la Centrale des syndicats du Québec, on remet en question cette stratégie. Selon elle,
« sur le volet statistique, il n’y a rien de nouveau dans ce rapport ».