Le Journal de Montreal

42 mois de taule pour un coup de poing

La victime de cette agression gratuite vit avec des séquelles importante­s

- CLAUDIA BERTHIAUME

Un jeune homme a écopé de trois ans et demi de détention hier pour avoir transformé la vie d’un père de famille en cauchemar en lui assénant un violent coup de poing qui a failli s’avérer fatal… dans le but de lui voler sa voiture.

« [L’homme] du passé, avant l’agression, est mort. »

Cette phrase lourde de sens concluait une déclaratio­n de la victime, qui a été lue hier par Me Karine Dalphond, procureure de la Couronne, au palais de justice de Laval.

Elle illustre à quel point la vie du père de famille ayant subi les foudres de Marc-Philippe Savard est bouleversé­e depuis les événements du 9 juillet 2018.

Ce jour-là, la victime, qu’on ne peut identifier sur ordre du tribunal, a reçu un puissant coup de poing à la tête alors qu’elle se trouvait devant la porte d’entrée d’une garderie lavalloise.

L’entreprene­ur dans la quarantain­e, qui faisait dos à son assaillant, est tombé au sol sous la force de l’impact, en convulsion­s.

Savard a ensuite fui au pas de course.

SOUS LES YEUX DE SA FILLE

L’agression d’une grande violence, qui a été filmée par une caméra de surveillan­ce, s’est aussi déroulée sous les yeux de la fille de 8 ans de la victime.

Cette dernière attendait dans la voiture pendant que son père rentrait chercher les sandales de l’enfant dans la garderie. Elle a dû être suivie par un psychiatre.

La victime a passé six semaines dans le coma et on lui a retiré une partie du crâne.

« Le médecin a demandé à ma femme si elle voulait me sauver et, si oui, que j’étais pour avoir des séquelles », a souligné le père de famille.

Troubles du sommeil, diabète, dépression, drain permanent au cerveau qui risque de bloquer à tout moment, troubles de mémoire, confusion, difficulté à marcher, importante cicatrice sur la tête : les séquelles physiques sont nombreuses et empêchent la victime de travailler.

Mais ce sont les séquelles psychologi­ques qui la hantent le plus. Car Savard n’avait jamais expliqué les motivation­s derrière son geste depuis son arrestatio­n.

« Nous ne savons pas d’où vient le danger. [...] Pour nous, le danger est toujours présent. Nous craignons chaque fois que nous sortons de la maison », a écrit la victime dans la lettre lue par la procureure.

« GELÉ » ET « IMPULSIF »

En entendant ces mots, Savard, 27 ans, agitait sa tête en signe de négation.

Il a par la suite pris la parole pour dire à une proche de la victime assise dans la salle qu’il n’y avait plus de danger, ajoutant qu’il était « gelé » lors de l’agression.

Questionné par la juge Dominique Larochelle quant à la préméditat­ion du geste, l’accusé a dit que c’était « impulsif ».

« Ce n’est pas ça que j’avais prévu faire. Je voulais lui voler son auto », a-t-il affirmé.

Coupable de voies de fait graves, Savard a écopé de 42 mois de pénitencie­r hier. Puisqu’il est détenu depuis son arrestatio­n, il lui reste environ 15 mois à purger.

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La violente agression commise par Marc-Philippe Savard avait été filmée par une caméra de surveillan­ce près de la garderie du boulevard Curé-Labelle, à Laval.
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PHOTOS D’ARCHIVES
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