L’extradition de la directrice financière de Huawei reste en suspens
VANCOUVER | (AFP) Une juge de Vancouver a mis en délibéré jeudi sa décision sur une éventuelle extradition vers les États-Unis d’une cadre du géant chinois Huawei, à l’issue d’une série d’audiences cruciales pour cette procédure qui oppose Pékin et Ottawa.
« Je réserve mon jugement sur cette question », a déclaré au dernier des quatre jours d’audience la juge de la Cour suprême de Colombie-Britannique Heather Holmes, qui n’a pas fixé de date pour une décision.
La directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng
Wanzhou, est accusée de fraude bancaire par les ÉtatsUnis, qui réclament son extradition.
Washington l’accuse notamment d’avoir menti à la
Banque HSBC sur la relation entre
Huawei et Skycom, une filiale qui vendait des équipements de télécoms à l’Iran, ce qui exposait la banque à une possible violation des sanctions américaines contre Téhéran. L’intéressée a toujours démenti ces allégations.
« DOUBLE INCRIMINATION »
Au cours de cette semaine d’audiences, les débats ont porté sur la « double incrimination » : pour pouvoir être extradée aux États-Unis, Mme Meng doit y être poursuivie pour un délit également punissable au Canada.
La décision de la juge Holmes sur cette question déterminera la suite de la procédure. Si la magistrate estime que la double incrimination n’est pas remplie, Meng Wanzhou pourrait être rapidement libérée, sauf si l’accusation fait appel.
Dans le cas contraire, la procédure suivra son cours et de nouvelles audiences sont prévues en avril, juin et septembre. Elles devraient porter sur les conditions de son arrestation à l’aéroport de Vancouver par les autorités canadiennes, jugée illégale par ses avocats.
Cette arrestation, le 1er décembre 2018, avait provoqué une crise sans précédent entre le Canada et la Chine.
Neuf jours après, deux Canadiens, l’ex-diplomate Michael Kovrig et l’homme d’affaires Michael Spavor, avaient été arrêtés par la Chine et accusés d’espionnage.
Ces arrestations ont été qualifiées d’« arbitraires » par les autorités canadiennes et ont généralement été perçues en Occident comme des représailles visant à pousser Ottawa à libérer Mme Meng.