Les démocrates déforment la réalité, fulmine Trump
Troisième jour du procès historique du président américain devant le Sénat
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump s’est déchaîné hier contre ses accusateurs démocrates, à qui il a reproché d’avoir présenté de manière « mensongère » et « injuste » les faits au coeur de son procès historique en destitution.
Dans l’enceinte solennelle du Sénat, le procureur en chef Adam Schiff a accusé la veille le président américain d’avoir essayé de « tricher » pour remporter un second mandat, en sollicitant l’aide de l’Ukraine afin de « salir » un de ses rivaux.
Avant de reprendre son argumentaire cet après-midi, l’élu démocrate a été visé par une salve de tweets vengeurs émis par Donald Trump.
La présentation des « démocrates et de Schiff le fourbe » était « pleine de mensonges et de déformations de la réalité », a taclé hier le locataire de la Maison-Blanche, tout juste rentré de Suisse.
Se posant à nouveau en victime d’une « chasse aux sorcières », le tempétueux milliardaire a jugé que l’audience fut « la plus injuste et corrompue de l’histoire du Congrès ».
Reflet de l’extrême polarisation sur ce sujet, le chef de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a au contraire salué une présentation « précise » nourrie de « détails accablants ».
« Elle pourrait bien avoir planté un premier doute dans l’esprit » des sénateurs républicains sur le fait que « le président a peut-être bien fait quelque chose de mal », a-t-il encore dit à la presse.
MARQUER DES POINTS
Après trois mois d’enquête, la Chambre des représentants a adopté le 18 décembre deux chefs d’accusation contre Donald Trump : abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès.
Le président devrait échapper à une destitution, notamment parce qu’aucune fissure n’est apparue dans la majorité républicaine au Sénat (53 sièges sur 100).
Mais les démocrates espèrent marquer des points dans l’opinion à dix mois de la prochaine présidentielle.
Mercredi, sept élus d’opposition de la Chambre des représentants ont commencé à dérouler leurs griefs devant leurs confrères du Sénat. Pendant près de neuf heures, ils ont dépeint la campagne de pressions « sur plusieurs semaines » exercée par le président et ses proches sur Kiev.
Les sept procureurs ont notamment insisté sur le gel d’une aide militaire, qui a selon eux servi de levier pour pousser l’Ukraine à annoncer une enquête sur Joe Biden, bien placé pour affronter Donald Trump dans les urnes.
« DANGEREUX »
Hier, il a cédé la parole à son confrère Jerry Nadler, un autre ennemi juré du président, qui a entamé un argumentaire aux teintes plus juridiques, pour tenter de convaincre les élus que les actes du président sont bien passibles de destitution.
« La conduite du président est illégale et dangereuse », a-t-il lancé d’emblée.