Legault promet un « boom » d’investissements
Il n’a fait aucune annonce concrète à Davos, mais dit que plusieurs projets vont bientôt se concrétiser
DAVOS, Suisse | Contrairement à l’an dernier, le premier ministre François Legault n’a fait aucune annonce à Davos cette année. Mais il promet qu’il y aura bientôt un « boom » dans les investissements des entreprises.
Dans le très feutré centre des congrès de Davos, épicentre du Forum économique mondial, M. Legault se moque des politiciens qui tiennent à tout prix à dévoiler des ententes sur place.
« C’est de la frime », lance-t-il au
Journal, en notant qu’il faut des mois avant de boucler des décisions d’investissement.
Lui-même s’était laissé prendre au jeu l’an dernier, lorsqu’il avait annoncé que Siemens allait ouvrir un bureau d’approvisionnement au Québec, ce qui était pourtant déjà connu.
Depuis l’arrivée d’un ancien conseiller de Jean Charest dans son équipe, François Legault a adopté l’approche de l’ancien premier ministre libéral : pas d’annonces dans les Alpes suisses.
Mais contrairement à M. Charest, le chef caquiste n’hésite pas à créer des attentes.
« Vous allez voir que ça va paraître dans les prochains mois. Il va y avoir comme un “boom” dans les investissements des entreprises. Il y a beaucoup de projets dans le pipeline », confie-t-il.
DU DIESEL RENOUVELABLE
Parmi ces projets, il y a une intrigante usine de « diesel renouvelable hydrotraité » que la pétrolière albertaine Suncor aimerait construire à Montréal-Est.
S’apparentant au biodiesel, mais fabriqué différemment, le diesel renouvelable est produit à partir de graisses animales et végétales ainsi que de biomasse cellulosique.
Les États-Unis produisent déjà des centaines de millions de litres de ce carburant chaque année.
« Évidemment, Suncor demande une contribution au gouvernement du Québec » pour ce projet de plus de 1 milliard de dollars, indique M. Legault.
UN NÉGOCIATEUR CORIACE
Scénario semblable avec ArcelorMittal, qui veut relancer son projet d’une deuxième usine de boulettes de fer sur la Côte-Nord. Annoncé dans le Plan Nord des libéraux, il est suspendu depuis 2012.
Le grand patron de la multinationale luxembourgeoise, Lakshmi Mittal, « veut beaucoup beaucoup d’aide gouvernementale pour financer son projet » de 1 milliard de dollars, note François Legault.
« On est toujours en négociations. C’est un très grand négociateur, M. Mittal. Mais on continue. »
Il y a trois ans, l’ancien premier ministre Philippe Couillard avait annoncé à Davos qu’ArcelorMittal allait investir 500 millions de dollars sur la Côte-Nord, mais ce projet a depuis été abandonné, selon M. Legault.
Le premier ministre espère également attirer au Québec une usine de camions électriques du géant suédois Volvo, propriétaire de Novabus et de Prévost Car.
« Si on était capables d’avoir, au Québec, un joueur dans les autos électriques, un joueur dans les camions électriques et un joueur dans les autobus électriques, je serais très content, affirme François Legault. Je m’accrocherais une médaille ! »