Le Journal de Montreal

Bucks et Hornets débarquent à Paris

L’engouement est tellement grand en France que le commissair­e confirme déjà un nouveau match pour 2021

- League Pass

PARIS | (AFP) Le grand cirque de la NBA débarque pour la première fois à Paris avec un match de saison régulière entre les Bucks de Milwaukee et les Hornets de Charlotte aujourd’hui à Bercy, un événement qui a suscité un engouement extraordin­aire chez les partisans de basketball français.

Ils ont été plus de 100 000 à solliciter un billet, pour environ 15 000 disponible­s, la plupart à des tarifs très élevés. Si les prix commençaie­nt à 65 euros (94 $ CA), pour une place sous le toit, lors de la prévente à l’automne, il n’y avait rien à moins de 315 euros (457 $ CA) pendant la session de janvier.

Il faut dire que les Français ont de la chance, puisqu’ils accueillen­t la meilleure équipe actuelle de la NBA, les « Chevreuils » de Milwaukee, qui galopent en tête à la mi-saison avec 39 victoires et 6 défaites, et l’une des super-vedettes du jeu, le Grec Giannis Antetokoun­mpo, sacré joueur par excellence l’an passé.

Les « Frelons » de Charlotte volent moins haut (15 victoires, 30 défaites) et auraient inspiré plus d’enthousias­me si Tony Parker en portait toujours le maillot comme l’an passé. Mais les supporteur­s français pourront encourager l’un des leurs, Nicolas Batum, qui vit une saison difficile.

LA FRANCE, GRAND MARCHÉ

Ce rendez-vous est le premier vrai match de NBA organisé en France, c’est-à-dire de saison régulière, par opposition à ceux de présaison, qui y ont déjà eu lieu. Pourtant, sportiveme­nt, il n’a rien de décisif. Il s’agit d’un match comme un autre parmi les 82 que joue chacune des 30 franchises, sans compter les séries éliminatoi­res. C’est du côté du marketing et des affaires que se situent les enjeux pour une ligue depuis longtemps en quête de développem­ent internatio­nal et pour des commandita­ires soucieux d’agrandir leurs parts.

« La France est un grand marché pour le basket. Il y a une longue tradition, une fédération de première classe qui produit un nombre étonnammen­t élevé de joueurs de NBA (11 cette saison). C’est un marché très attirant pour les fans, pas seulement pour les Américains, mais dans toute l’Europe », a souligné hier le patron de la NBA Adam Silver, qui a fait le voyage.

L’un des principaux intéressés n’est autre que le plus grand basketteur de l’histoire, Michael Jordan, patron d’une marque de chaussures et d’équipement­s sportifs divers portant son nom (mais associé à Nike, le fournisseu­r officiel des maillots de la NBA), et patron aussi des Hornets qu’il a rachetés il y a dix ans. La légende vivante est attendue dans les tribunes de Bercy pour cet événement qui s’annonce également très populaire. « Michael voulait revenir à Paris où il était immensémen­t populaire comme joueur », a souligné Silver.

APRÈS NEUF ANS À LONDRES

Après neuf ans à Londres, c’est donc Paris et le marché français, le deuxième en Europe en nombre de souscripti­ons au qui permet désormais de suivre les matchs sur internet, qui a le privilège d’être la nouvelle cible de la grande ligue. Et la NBA est là pour rester. L’accord est même déjà signé pour un nouveau match en janvier prochain. « Nous serons à Paris pour de nombreuses années », a dit le commissair­e, qui espère, d’ici à quelques années, pouvoir inclure dans le calendrier plusieurs matchs à l’étranger.

Les Parisiens auront donc droit au spectacle sportif à l’américaine, « avec une forte composante de divertisse­ment », dixit Silver, ses jeux de lumière, ses danseurs, ses mascottes et ses animations en tous genres. Un style qui inspire depuis longtemps les organisate­urs du monde entier. « En plus de cela, le jeu aussi est particulie­r, généraleme­nt très rapide, avec de gros pointages et quelques-uns des meilleurs athlètes du monde, presque des superhéros ! » poursuit Silver.

Du côté des dirigeants français, on n’y voit que du positif, quand bien même l’événement souligne le gouffre de popularité qui sépare les deux baskets. « La NBA ne peut pas faire de mal au basket. Il s’agit d’un modèle réussi et comme ils ont beaucoup de bienveilla­nce à notre égard, on serait idiot de ne pas discuter avec eux », a déclaré Alain Béral, le président de la Ligue nationale de basket (LNB).

Newspapers in French

Newspapers from Canada