Le Journal de Montreal

La fermeture d’un pont enrage les citoyens

Des détours de dizaines de kilomètres pour les citoyens et employés municipaux d’une ville des Laurentide­s

- STÉPHANE SINCLAIR Collaborat­ion spéciale

GRENVILLE-SUR-LAROUGE | La fermeture d’un pont exaspère plusieurs citoyens des Laurentide­s puisqu’ils doivent faire des dizaines de kilomètres de plus par jour pour traverser une rivière.

Tous ces détours, « ça coûte cher à la municipali­té, les citoyens en ont assez, et même nos employés municipaux n’en peuvent plus », lance Tom Arnold, maire de Grenville-sur-la-Rouge.

Lors des inondation­s du printemps dernier, le pont Avoca, qui surplombe la rivière Rouge à la hauteur du chemin Walker, a été fermé après que le ministère des Transports du Québec (MTQ) ait découvert d’importants problèmes sur la structure du pont en acier qui a été construit en 1955.

« Il n’a pas été entretenu comme de nombreux autres ponts au Québec. Cela coûte plusieurs dizaines de milliers de dollars à la municipali­té depuis la fermeture du pont », dénonce le maire.

Il fait notamment référence au fait que la municipali­té a dû prendre des mesures pour assurer la sécurité des gens de chaque côté de la rive, ce qui coûte de l’argent.

Par exemple, il a dû prendre des ententes avec d’autres municipali­tés afin que ce soit leurs camions de pompiers qui répondent aux incendies lorsque ceux de Grenville mettraient trop de temps à s’y rendre en raison des détours.

SÉCURITÉ ET ISOLEMENT

Art Curry, qui habite sur le chemin McCullum, doit parcourir près de 30 km pour accéder à l’autre rive de la rivière.

Il doit descendre sur le chemin Avoca jusqu’à l’autoroute 50 pour traverser la rivière Rouge et revenir de l’autre côté pour se rendre au centre communauta­ire où il pratique des activités avec d’autres résidents du secteur.

Pour revenir, il doit faire le chemin inverse. « Il y a la sécurité pour les services d’urgence qui prennent plus de temps à venir, mais cela nous isole aussi socialemen­t », dénonce-t-il.

Une autre résidente du secteur dénonce aussi l’état des routes en plus de la fermeture du pont.

« Les routes qu’on doit emprunter pour faire le détour ne sont pas en bon état, ce qui fait que c’est beaucoup plus long pour contourner la rivière », lance Jacqueline Richer.

Au Ministère, on affirme que le projet de réfection du pont sera terminé à la fin de l’été 2020.

Le projet de réfection est inscrit à la programmat­ion du MTQ. Le processus d’appel d’offres publiques débutera sous peu, selon ce dernier.

PONT PATRIMONIA­L

« Puisqu’il s’agit d’un pont à valeur patrimonia­le, la conception des plans et devis est plus complexe qu’un pont convention­nel », explique Samantha Saroufim, porte-parole au MTQ. Elle affirme que le ministère a dû faire un relevé intégral de la structure et que des mesures ont été prises afin de préserver sa valeur patrimonia­le. Les travaux sont prévus cet été, pour une durée d’environ 15 semaines.

Mme Saroufim explique que plusieurs structures nécessiten­t des interventi­ons dans la région. Au total, ce sont plus de 1200 structures, dont plus de 650 structures municipale­s, qui se trouvent sur le territoire de la Direction générale des Laurentide­s-Lanaudière, dont 48 structures à Grenville-sur-la-Rouge.

« Il ne faut pas qu’il y ait de délais. Le pont doit être rouvert le plus vite possible », conclut Tom Arnold.

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PHOTO COURTOISIE Le maire de Grenville-surla-Rouge est devant le pont d’Avoca, qui est fermé et qui cause de nombreux ennuis aux résidents du secteur.

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