L’ambassade américaine frappée par trois roquettes
BAGDAD | (AFP) Trois roquettes ont frappé hier, pour la première fois directement, l’ambassade américaine à Bagdad, pendant qu’à travers l’Irak, des milliers de manifestants antigouvernementaux défiaient les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles, faisant deux morts.
Quelques heures après les tirs, les États-Unis ont « appelé le gouvernement de l’Irak à remplir ses obligations, afin de protéger (leurs) installations diplomatiques ».
Ces tirs de roquettes s’ajoutent à la série d’attaques ayant visé, ces dernières semaines, l’ambassade américaine, située dans la Zone verte ultrasécurisée de Bagdad, et des bases irakiennes abritant des soldats américains.
Aucune attaque n’a été revendiquée, mais Washington a plusieurs fois accusé des milices pro-Iran.
Une roquette s’est écrasée sur une cafétéria de l’ambassade à l’heure du dîner, tandis que deux autres se sont abattues à proximité, a déclaré une source au sein des services de sécurité.
Au moins une personne a été blessée dans l’attaque, a indiqué un haut responsable irakien ayant requis l’anonymat. Il n’était pas possible dans l’immédiat de connaître la nationalité de la victime.
Le premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a dénoncé une « agression » qui pourrait « transformer l’Irak en zone de guerre ».
MANIFESTANTS TUÉS
Des milliers d’étudiants faisant le V de la victoire et brandissant le drapeau irakien ont à nouveau envahi, dimanche, des rues et des places de Bagdad et de plusieurs villes du sud du pays.
À Nassiriya, une autre ville du sud, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants. L’un d’eux a été tué et des dizaines d’autres ont été blessés, selon une source médicale.
Un manifestant a aussi été tué par balles dans la capitale, selon une source médicale. Au moins dix-sept autres ont été blessés, dont six par balles, a indiqué une source policière.