Marcher pour reculer
Vendredi, à Washington, Donald Trump s’est joint à des milliers de personnes afin de prendre part à une manifestation pro-vie (antiavortement). C’est la première fois qu’un président américain en fonction participe à cette marche. J’ai mal à mon Amérique.
Depuis 47 ans, cette « Marche pour la vie » a lieu dans la quatrième semaine de janvier. Ce rassemblement annuel vise à dénoncer l’arrêt « Roe v. Wade » de la Cour suprême des États-Unis du 22 janvier 1973 qui a reconnu le droit à l’avortement dans tout le pays.
Alors que le président américain s’est déjà déclaré pro-choix (pour l’avortement) il y a 20 ans, prend-il part à cette marche dans le seul but de plaire à sa base électorale, en vue des élections américaines de novembre 2020 ? Sûrement.
Avec la montée du courant antiavortement dans le monde et les mesures restrictives mises en place par divers États comme le Tennessee, où le gouvernement envisage d’interdire aux femmes d’avorter après 6 semaines de grossesse, je n’ai pas envie de marcher. Je ressens le besoin de courir, de fuir.
UN GRAND-FRÈRE ARRIÉRÉ
Au Canada, la loi indique que les femmes peuvent se faire avorter, peu importe le stade de leur grossesse.
Après 6 mois de grossesse, les Canadiennes doivent se rendre aux États-Unis pour obtenir l’intervention puisque les cliniques disposent de la technologie nécessaire à ce genre de procédure. Ironique, non ?
Ce qui me désole le plus, c’est de voir des hommes prendre part à cette marche alors que cette question ne les regarde strictement pas. Tout ce que je vois, ce sont des hommes qui piétinent les droits des femmes.
J’espère que le Canada ne prendra pas exemple sur son grand-frère étasunien, parce que ce grand-frère est malheureusement arriéré.
Participer à ce genre de manifestation, c’est mettre des bâtons de marche dans les roues de la liberté de choix des femmes.