La Caisse partie prenante de la fusion Bombardier-Alstom ?
Le bas de laine des Québécois pourrait entrer au capital du géant français
AGENCE QMI | La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) serait prête à entrer au capital du géant français Alstom dans le cadre d’une éventuelle prise de contrôle de la division ferroviaire de Bombardier par son concurrent d’outre-Atlantique.
L’information vient du média français BFM Business qui, citant « plusieurs sources », rapportait hier qu’Alstom acquitterait une partie de la facture en espèces – dont Bombardier a grandement besoin pour diminuer son importante dette de 9 milliards de dollars américains (plus de 11,8 milliards $ CA) – et une autre partie en actions.
« La Caisse de dépôt et placement du Québec, actionnaire à 30 % de la division ferroviaire de Bombardier, serait prête à recevoir en échange des actions Alstom, a écrit BFM Business. CDPQ deviendrait ainsi actionnaire du groupe français à hauteur d’environ 10 %. »
La part de la Caisse de dépôt dans Alstom serait alors comparable « à ce que conserverait le groupe Bouygues, qui passerait de 15 % aujourd’hui à
10 % », a souligné BFM, mentionnant que « les bonnes relations entre les familles Bouygues et Beaudoin, propriétaire de Bombardier, devraient aussi faciliter une opération avec Alstom plutôt qu’un concurrent ».
Du contenu est ainsi ajouté à la nouvelle de l’agence de presse Bloomberg qui rapportait la semaine dernière que Bombardier et Alstom ont eu des discussions préliminaires au cours des derniers mois au sujet d’une possible transaction.
TRÈS À L’AVANTAGE D’ALSTOM
Selon BFM, « c’est le patron de Bombardier qui a approché celui d’Alstom pour relancer des discussions entre leurs groupes ». « Selon nos informations, le projet envisagé consiste à une vente des activités ferroviaires de Bombardier à Alstom. »
La transaction, qui ne serait donc pas une fusion entre égaux, serait « largement à l’avantage d’Alstom et de son PDG, Henri Poupart-Lafarge, qui conserverait la tête du nouvel ensemble », a ajouté BFM, dont une des sources a évalué la valeur de la division ferroviaire de Bombardier à « environ 5 milliards ».
Le montant de la transaction dépendra de la « dette que Bombardier “laissera” dans sa branche ferroviaire », selon une source proche d’Alstom non identifiée, citée hier.
À la mi-janvier, Bombardier a annoncé des résultats préliminaires pour son quatrième trimestre et l’exercice 2019 faisant état de revenus et de profits moins importants que prévu, ainsi que de flux de trésorerie disponibles beaucoup moins élevés qu’escomptés.
Alstom compte environ 36 000 employés et est présente dans une soixantaine de pays. Son chiffre d’affaires est de 8,1 milliards d’euros (11,7 milliards $ CA).