PLAISIR RETROUVÉ
Ryan Poehling est d’attaque pour la dernière ligne droite du calendrier
Il y a un peu plus d’un mois, Ryan Poehling filait un mauvais coton. Un renvoi dans les mineures et un début de saison difficile avaient fait disparaître son sourire et son plaisir sur la glace. Le vent a tourné depuis le voyage dans l’Ouest canadien.
Sur papier, le commun des mortels dira que rien n’a bien changé. Mais il faut aller voir plus loin. Il n’y a pas que les statistiques dans la vie.
Le choix de premier tour du Canadien à l’encan 2017 a retrouvé sa bonne humeur. Moins anxieux, en janvier, il a patiné sans ce « petit singe » sur son dos.
Ce petit singe, comme le racontent les athlètes, ce sont les problèmes ou les ennuis qu’ils traînent. Pas que Poehling avait des squelettes dans le placard à 22 ans, mais la pression de devenir un professionnel pesait lourd sur ses épaules. Il voulait bien faire et entrer par la grande porte à sa saison recrue, après un baptême de feu fracassant dans la LNH.
SOULAGÉ
En décembre, le collègue Jean-François Chaumont rapportait, depuis Vancouver, qu’une rencontre avec le directeur général Marc Bergevin avait ouvert les yeux de Poehling. L’attaquant devait conserver son style et trouver le plaisir de jouer.
Un mois plus tard, Poehling est un homme nouveau. Surtout au retour de cette pause de sept jours où il est retourné dans son patelin du Minnesota taquiner ses frères et les poissons à la pêche sur glace. Il a remarqué qu’il n’y a pas juste le hockey dans sa vie.
« C’est comme une cure de jouvence pour le reste de la saison. Je me suis amusé, dans le dernier mois, et je veux faire partie de cette poussée jusqu’à la fin du calendrier, a signalé l’ailier de 21 ans. J’ai appris à savourer les moments dans cette équipe et à toujours travailler plus fort. À la fin de la journée, je ne peux qu’être fier. C’est ma philosophie présentement. »
À cet égard, ceux qui consulteront sa fiche se gratteront certainement la tête puisqu’on y voit qu’un seul but cette saison. Erreur. Il faut surtout observer son apport sur la patinoire, ces petits jeux anodins, mais remplis d’importance dans certaines situations et l’expérience acquise à ses 23 matchs cette saison.
« Il a pris confiance. Son jeu s’améliore avec le temps. On voit qu’il est plus confortable, a signalé l’entraîneur-chef, Claude Julien, qui l’emploie aux côtés de Jesperi Kotkaniemi et Artturi Lehkonen.
« Il n’a pas connu un excellent début de saison, mais il s’améliore beaucoup, a-t-il ensuite noté. Quand on l’a rappelé, il commençait à bien jouer avec le Rocket. Il est arrivé peut-être un peu moins sûr qu’il l’était à Laval, mais il a retrouvé sa confiance. »
Dans sa progression, Julien a décelé une meilleure efficacité en possession de la rondelle.
« C’est un gars qui travaille fort, mais il fallait qu’il provoque quelque chose. Dernièrement,
c’est ce qu’il fait. Il crée des chances de marquer et il s’implique. »
AU DIABLE LES STATS !
Depuis plusieurs matchs, on le voit attaquer et cogner à la porte de la cage adverse sans réussir à déjouer les gardiens. Peu importe, il prend un malin plaisir à compléter Kotkaniemi et Lehkonen. Il ne s’en fait pas outre mesure pour les statistiques.
« On peut y penser, c’est certain. Cependant, dans mon cas, je ne me fonde pas sur les résultats. Je mets l’accent sur le processus. Les résultats viendront ensuite si j’ai appliqué le bon processus, a-t-il raconté.
« Tout arrive tellement rapidement, de tous les côtés, de nos jours. Tout le monde veut obtenir des résultats rapidement, a-t-il ensuite philosophé. Pour certains, je crois que le processus est simplement un peu plus long. Il faut l’accepter plutôt que d’attendre la grosse affaire. »
Poehling ne veut surtout pas modifier son chemin. Une étape à la fois, il reste la tête froide et ne déroge pas de ses objectifs.