Le Journal de Montreal

L’ex de Gallese déplore le manque de surveillan­ce

- PIERRE-PAUL BIRON Le Journal, – Avec Christophe­r Nardi et Philippe Langlois

Une ancienne conjointe d’Eustachio Gallese croit qu’il aurait dû être surveillé plus étroitemen­t durant sa semi-liberté et que sa véritable place est dans un hôpital psychiatri­que.

La femme, qui est la mère des quatre enfants de Gallese, n’en revient pas que l’homme ait pu recourir aux services de travailleu­ses du sexe alors qu’il était en semi-liberté pour le meurtre de Chantal Deschênes, commis en 2004.

« Je n’étais pas au courant, il ne s’en est évidemment pas vanté. Mais ce n’est pas normal. […] C’est un violent, c’est un jaloux. Il a un problème psychologi­que, il faudrait qu’il soit dans un hôpital psychiatri­que », clame la femme, qui a déjà subi les sévices de l’homme.

PAS NOUVEAU

« Il m’a déjà frappée. J’étais allée témoigner en cour contre lui », raconte-t-elle à propos d’un incident survenu en 1997.

« Avant les Fêtes, je voyais qu’il n’avait pas l’air là, dit cette ex-conjointe, qui a requis l’anonymat. Il était sur une grosse dépression.

« Ils ne le voyaient pas, là-bas, qu’il n’était pas bien ? questionne-t-elle à propos de la maison de transition où séjournait l’homme. Quand il venait chez nous, il pleurait tout le temps. »

L’argent ayant permis à Gallese de se payer des services sexuels proviendra­it de l’emploi qu’il occupait depuis sa sortie de prison, d’après son ancienne conjointe.

RIEN À LUI

Selon les recherches effectuées par

le meurtrier n’avait pas d’actif puisqu’il avait cédé en 2004 sa maison et les hypothèque­s liées à son ex pour 1 $.

« Vu qu’il est nourri et logé en maison de transition, cet argent lui restait. Et il a sûrement décidé que c’était comme ça [chez une travailleu­se du sexe] qu’il la dépenserai­t », estime l’avocat et ancien commissair­e à la Commission des libération­s conditionn­elles (CLCC) Jean-Claude Boyer.

Ce dernier soulève toutefois le rôle de la maison de transition dans cette gestion du budget de l’accusé. Habituelle­ment, les sorties d’argent doivent être étroitemen­t surveillée­s.

D’autres experts remettent également en question la décision de la CLCC d’octroyer à Gallese des permission­s de rencontrer des femmes pour assouvir ses besoins sexuels.

« Deux personnes du service correction­nel qui ont eu affaire à lui m’ont dit qu’il l’avait écrit dans le front », raconte le documentar­iste Yves Thériault à propos du risque de récidive.

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