Québec enquête sur l’ex-déléguée à L.A.
L’employée qui gagnait 170 000 $ avait un autre emploi
Deux enquêtes administratives ont été ouvertes sur l’ex-déléguée du Québec à Los Angeles, qui a réussi à fonder et à diriger une entreprise californienne avec son conjoint sans que le gouvernement du Québec le sache.
Notre Bureau d’enquête révélait hier qu’Elizabeth MacKay a agi pendant près de huit mois comme directrice financière et cofondatrice d’une entreprise privée tout en continuant à toucher son plein salaire de fonctionnaire de 170 000 $ par année.
Mme MacKay avait appris qu’elle perdait son poste de déléguée du Québec à Los Angeles, mais qu’elle continuerait de travailler sur la côte californienne comme administratrice d’État.
L’entreprise californienne qu’elle a créée avec son mari, Addendum Communication, soulevait des questions d’apparence de conflit d’intérêts avec son travail à la délégation du Québec à Los Angeles.
INVESTIGATION
Selon nos informations, le Secrétariat aux emplois supérieurs a ainsi décidé de pousser plus loin son investigation dans le dossier de Mme MacKay.
Selon les règles d’éthique, le fonctionnaire ne peut pas exercer une fonction en dehors de la fonction publique s’il y a un conflit entre l’exercice de cette fonction et celle qu’il accomplit à titre de fonctionnaire. En cas de doute, le fonctionnaire doit demander un avis à son supérieur. À la suite de la révision, il pourrait y avoir des sanctions contre l’ex-déléguée.
C’est le cabinet de la ministre des Relations internationales, Nadine Girault, qui lui a demandé de démissionner de son poste à la suite des questions de notre Bureau d’enquête.
FURIEUSE
D’ailleurs, Mme Girault est « furieuse » de cette situation. Elle a réclamé une enquête sur les vacances accumulées de Mme MacKay. Depuis le mois de novembre dernier, l’ex-déléguée vit à Los Angeles où elle écoule une banque de vacances jusqu’à sa retraite prévue en juin 2020.
« Le ministère aimerait récupérer l’argent des vacances, parce qu’il y a quelque chose qui n’est pas normal », a indiqué une source près du dossier.
Selon nos informations, la ministre trouve injustifiable qu’Elizabeth MacKay ne soit jamais partie en congé ou n’ait jamais pris de pause durant son mandat.