Les cheveux peuvent renfermer des mois de données
La canoéiste Laurence Vincent Lapointe a pu être blanchie des accusations de dopage qui pesaient contre elle grâce à ses longs cheveux, qui ont emmagasiné des mois de données sur sa vie, permettant de démontrer que l’athlète ne consomme pas de ligandrol.
Lundi, l’athlète a expliqué avoir été contaminé au ligandrol par son ex-conjoint lors d’un « échange de fluides ». Seules quelques traces de la substance illicite se trouvaient dans l’organisme de Laurence Vincent Lapointe.
Pour étayer cette thèse, les analystes ont pu reculer dans le temps en analysant les cheveux de la canoéiste et constater que celle-ci n’est pas une adepte du ligandrol, a expliqué le professeur André Lajeunesse, professeur en chimie criminalistique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Pour mener ce genre de tests, les cheveux doivent être prélevés à l’arrière de la tête, le plus près possible du crâne pour ne pas perdre de la moindre semaine de données. Les cheveux ainsi recueillis sont ensuite lavés dans une solution spéciale, avant qu’on enlève la kératine pour voir ce qui se cache à l’intérieur. Le sujet intéresse le département de chimie criminalistique de l’UQTR, surtout en ce qui concerne le GHB.
Le recours aux analyses de cheveux demeure rarissime dans le milieu de la lutte antidopage pour plusieurs raisons. Plusieurs athlètes ont des cheveux très courts, ce qui empêche d’évaluer leur historique de consommation.
De plus, le lien entre ce que la personne a absorbé et ce qu’on trouve dans les cheveux peut être difficile à établir. Les données peuvent aussi être altérées, notamment par les colorations capillaires.