Le Journal de Montreal

Le terme « ligne rose » a disparu

L’organisme qui planifie les transports dans le grand Montréal a retiré ces mots de son vocabulair­e

- DOMINIQUE CAMBRON-GOULET (voir encadré).

La ligne rose de métro souhaitée par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a-t-elle été reléguée aux oubliettes ? Le terme « ligne rose » a été retiré des documents officiels de planificat­ion, a constaté notre Bureau d’enquête.

Les acteurs concernés assurent que ce changement de vocabulair­e ne signifie pas la mise au rancart du projet.

Le programme des immobilisa­tions (PDI) 20202029 de l’Autorité régionale de transport métropolit­ain (ARTM) n’a pas encore été rendu public, mais nous avons pu en consulter une version qui a été approuvée par les élus de la région en décembre.

Dans ce document, l’étude « Pour un mode structuran­t dans l’axe de la ligne rose » a été remplacée par une étude « Pour un projet de décongesti­on de la ligne orange et de la station Berri-UQAM et de la progressio­n de l’offre ».

Notons que les mots « mode structuran­t », qui sont synonymes d’un système de transport en commun lourd comme une ligne de métro, de train ou de tramway, ont disparu.

UN PROJET QUI ÉVOLUE

La ligne rose a surtout été mise de l’avant par Valérie Plante en campagne électorale, en 2017. Elle consistait à l’époque en une ligne de métro reliant Montréal-Nord et Lachine en passant par le centre-ville.

Depuis, le gouverneme­nt du Québec a décidé d’étudier un projet de tramway entre Lachine et le centre-ville.

Ce faisant, le projet de métro a évolué vers une ligne reliant le nord-est de l’île et le centre-ville.

L’ARTM, via son porte-parole Simon Charbonnea­u, assure que ce tronçon de métro est toujours évalué, bien que les changement­s de vocabulair­e laissent entrevoir un projet moins ambitieux.

« Les études en cours sur la décongesti­on de la ligne orange servent justement à documenter les solutions possibles, incluant un mode de transport structuran­t dans l’axe de la ligne rose », indique-t-il.

Même son de cloche du côté du cabinet de la mairesse Plante.

« Nous n’avons aucun indice que la ligne rose a cessé d’être étudiée », affirme le porte-parole Youssef Amane.

CHANGEMENT DE GOUVERNEME­NT

Ces changement­s de vocabulair­e concordent avec l’arrivée d’un nouveau gouverneme­nt à Québec.

C’est le Parti libéral du Québec de Philippe Couillard qui avait annoncé le lancement d’une étude « dans l’axe de la ligne rose », en juillet 2018.

Depuis, la Coalition avenir Québec (CAQ) a pris le pouvoir, et a exprimé de nombreuses réserves sur ce projet.

« La ligne rose de métro, tel que ç’a été présenté initialeme­nt, nous ne sommes pas en faveur », a notamment déclaré la ministre déléguée aux Transports et responsabl­e de la Métropole, Chantal Rouleau.

Le discours politique s’est depuis axé sur le désengorge­ment de la ligne orange.

En mai, le ministre des Transports, François Bonnardel, indiquait que la ligne rose serait étudiée si l’Autorité régionale de transport métropolit­ain la jugeait nécessaire pour désengorge­r la ligne orange.

C’est quelques jours plus tard que la nouvelle étude a été annoncée.

Il y a deux semaines, la mairesse Plante a mentionné aux côtés de la ministre fédérale des Infrastruc­tures, Catherine McKenna, que « ce qui compte, c’est de trouver une solution pour enlever de la pression sur la ligne orange ».

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ARCHIVES Le parti de la mairesse Valérie Plante, Projet Montréal, a lancé l’idée d’une ligne de métro reliant Montréal-Nord et Lachine, en 2017.

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